Des résistances bactériennes existent également dans le monde animal

Le staphylocoque résistant à la méticilline (Sarm) constitue un problème majeur de santé publique, car il est responsable d’infections hospitalières graves chez l’homme. Il est résistant à la plupart des antibiotiques fréquemment utilisés.

Ces dernières années, des clones de Sarm se sont développés en dehors des hôpitaux, provoquant des infections chez des personnes sans aucun lien avec l’hôpital. Au Brésil, le taux de Sarm est supérieur à 60 %, essentiellement en raison d’un clone local qui circule au sein de la population. Plus récemment, le Sarm a également été isolé chez plusieurs espèces d’animaux domestiques.

Un clone qui colonise l’homme lors de contacts étroits et réguliers

Les principales données sont issues de la filière porcine et montrent une large prévalence d’un clone colonisateur peu virulent, découvert en 2004 et baptisé ST398 (^{voir carte}). En 2006, des infections humaines liées à des souches d’origine porcine ST398 aux Pays-Bas mettent en lumière le risque que peut constituer le Sarm animal pour l’homme. Des études conduites au sein d’élevages de porcs montrent que les fermiers ou leur famille, en contact intensif avec les animaux, présentent un taux de portage du clone Sarm ST398 de près de 29 % (Van de Broek et coll., 2009). Ce clone est présent dans 81 % des lots et chez 39 % des porcs dans les abattoirs néerlandais en 2007, versus 29 % des lots et 13 % des porcs dans les abattoirs français. Dans les élevages, ces chiffres sont plus faibles.

Ce clone peut donc coloniser l’homme, mais uniquement lors de contact étroit et régulier. Toujours aux Pays-Bas, une épidémie est décrite dans un hôpital, avec cinq patients et cinq soignants trouvés porteurs (Wulf et coll., 2008). L’enquête épidémiologique a révélé qu’un des soignants logeait dans une exploitation porcine, mais sans preuve formelle qu’il constituait la source de ces transmissions interhumaines.

Une autre souche susceptible de diffuser à partir des élevages de porcins, ST141, fait l’objet d’une surveillance accrue au niveau européen en raison de son potentiel pathogène pour l’homme.