Santé publique. Zoonoses
Actualité
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Chaque année, 150 cas de lèpre (Mycobacterium leprae) sont recensés aux Etats-Unis. Environ un tiers d’entre eux sont des cas autochtones (sans antécédents de voyages en zone endémique). Des chercheurs(1) ont étudié les souches issues de cas humains locaux et des populations de tatous sauvages du genre Dasypus, le seul mammifère – avec l’homme – susceptible d’être infecté naturellement ou expérimentalement par la lèpre.
Le séquençage complet du génome de bacilles provenant d’un tatou sauvage et de trois personnes révèle que ces souches sont quasiment identiques. Une analyse génomique comparative de ces dernières avec d’autres souches originaires d’Asie et du Brésil (zones endémiques) a permis d’identifier 51 polymorphismes. Ceux-ci ont ensuite fait l’objet d’un génotypage chez les souches prélevées sur 33 tatous sauvages de Louisiane et du Texas, sur 50 cas américains, sur 64 patients vénézuéliens et sur 4 souches étrangères de référence. Les mycobactéries des patients contaminés à l’étranger reflètent généralement leur zone géographique d’origine ou l’historique de leurs voyages. Cependant, une souche unique a été mise en évidence chez 28 des 33 tatous sauvages d’Amérique et chez 25 des 39 Américains résidents de la zone géographique où des contacts avec les tatous sont possibles. Son génotype n’est pas retrouvé ailleurs. Il apparaît donc que le sud des Etats-Unis abrite une forme de lèpre zoonotique particulière, transmise à l’homme par les tatous. Les autorités déconseillent tout contact avec ces animaux, ainsi que la consommation de leur viande.
Faiblement contagieuse, cette maladie se transmet essentiellement par les sécrétions oro-nasales (plus faiblement par le lait, les ulcérations ou les objets souillés) et via des contacts étroits et répétés. Une propagation héréditaire est écartée, mais une contamination congénitale est mise en évidence chez le tatou à 9 bandes (Dasypus novemcinctus). Le traitement actuel, qui dure de sixmois à deuxans, repose sur une polychimiothérapie (dapsone, rifampicine et clofazimine) afin de limiter le risque de résistance. Des rechutes sont observées dans environ 1 % des cas, parfois tardivement (jusqu’à neufans après le traitement). La maladie est éradiquée en France métropolitaine. Des cas autochtones sont toutefois possibles dans les départements et les collectivités d’outre-mer, en particulier à Mayotte où la prévalence est la plus forte (6,2 cas pour 10 000 habitants en 2007).
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