Espèce menacée
Formation continue
FAUNE SAUVAGE
Auteur(s) : Perrine de Vos
Grâce à plusieurs initiatives, la population de cette espèce affiche une croissance de 3,7 % par an.
Denombreusesmenacespèsentsurles gorilles de montagne : braconnage, déforestation, conversion des forêts par l’agriculture (selon les estimations, moins de 10 % de leur habitat sera encore intact en 2030), conflits armés (entre 1992 et 2000, les activités militaires en République démocratique du Congo auraient entraîné la mort de 5 % des effectifs), chasse (l’homme tue chaque année entre trois mille et six mille grands singes), commerce de la viande de brousse (huit cents gorilles sont abattus chaque année au Gabon, au Congo et au Cameroun essentiellement). Ce marché alimente également les croyances locales : les mains de gorilles seraient source de force et les oreilles, la langue et les organes génitaux sont vendus à des guérisseurs. Le tourisme représente aussi un danger, car ces primates sont sensibles aux maladies apportées par l’homme (gale, herpès, grippe, etc.).
Entre fin 2001 et début 2002, une épidémie de virus Ebola (responsable d’une fièvre hémorragique) s’est déclarée dans la région du Gabon et de la République démocratique du Congo. Les chercheurs ont vu mourir 91 % des gorilles qu’ils suivaient. La maladie aurait décimé cinq mille spécimens sur un territoire de 2 700 km2. Le virus, qui atteint aussi les chimpanzés, a été retrouvé dans des échantillons prélevés sur quelques gorilles, ce qui laisse penser à une transmission possible entre grands singes.
En 2001, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (Unep) ont fondé le Great Apes Survival Partnership (Grasp), qui regroupe les vingt-trois pays africains et asiatiques où vivent des grands singes en liberté. L’organisme a pour but de sensibiliser les populations locales et d’élaborer des plans nationaux pour la survie des grands singes. Par ailleurs, le projet Build Environment for Gorilla (Bego), créé en 2003, surveille par satellite l’évolution de leur habitat en Afrique centrale. De nombreux sanctuaires, qui soignent des orphelins victimes du trafic de viande de brousse ou détenus illégalement par des particuliers, ont également vu le jour. L’écotourisme et l’observation des gorilles (où il est impératif d’observer des règles strictes) génèrent des revenus pour leur protection.
Le recensement des populations de gorilles de montagne effectué en 2010 indique une population mondiale de sept cent quatre-vingt-six individus (en hausse de 26,3 %, par rapport à 2003, soit une croissance annuelle de 3,7 %). Pourtant, les menaces persistent. Récemment, une patrouille antibraconnage a découvert plus de deux cents pièges dans le massif des Virunga. Même si, en général, les braconniers ne ciblent pas les gorilles, leurs pièges occasionnent des plaies aux mains et aux pieds.
Il existe deux espèces de gorilles, divisées en quatre sous-espèces : Gorilla gorilla gorilla (gorille des plaines de l’Ouest, le plus fréquent), Gorilla gorilla diehli (gorille de la rivière Cross, le plus rare), Gorilla berengei berengei (gorille de montagne) et Gorilla berengei graueri (gorille des plaines de l’Est). Deux populations de gorilles de montagne sont réparties au Rwanda, en Ouganda et en République démocratique du Congo. Elles vivent presque exclusivement dans des parcs nationaux.
Les gorilles forment un groupe reproducteur (de cinq à vingt et un individus), composé d’un mâle à dos argenté, de plusieurs femelles, de mâles à dos noir (âgés de huit à dix ans), de subadultes (six à huit ans), de juvéniles (trois à six ans) et de jeunes.
La femelle atteint la majorité sexuelle vers huit à dix ans, le mâle vers douze à treize ans (c’est à cet âge que celui-ci devient dos argenté). Les animaux quittent généralement leur groupe natal à ce moment. En effet, les mâles adolescents à dos noir n’ont aucune chance de s’accoupler en raison du comportement dominant de leur père (sauf si celui-ci est âgé). Ils deviennent alors solitaires ou transitent dans des clans non reproducteurs (constitué uniquement de mâles). Cette étape peut durer plusieurs années, au cours desquelles le jeune primate tente, malgré tout, de suivre des groupes reproducteurs et d’attirer des femelles.
La femelle, quant à elle, quitte son clan natal vers l’âge de huit ans (en y restant, elle n’aurait que son père comme partenaire sexuel). Elle rejoint un autre ensemble reproducteur ou un mâle solitaire. Dans ce cas, elle contribuera à former un nouveau groupe. La gestation dure huit mois et demi. L’intervalle entre deux naissances est de trois ou quatre ans (en raison d’un sevrage tardif du jeune). L’infanticide serait la cause de 37 % de la mortalité chez les petits gorilles. Il se produit lorsque le groupe éclate, à la suite de l’incapacité physique du mâle dominant ou à sa mort. La femelle allaitante cherche alors la protection d’un autre compagnon, en dépit de la probabilité que celui-ci tue son petit pour s’accoupler plus rapidement avec elle.
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