Comment gérez-vous votre formation continue ?

Associés et mariés, nous manquons de disponibilité

Jusqu’à ce jour, mon époux et moi avons partagé notre temps entre le travail au cabinet et la vie de famille, avec nos deux enfants. En association à deux, en étant aussi mari et femme, il est difficile de s’autoriser à partir en formation du point de vue de l’organisation. De plus, il n’est pas évident de trouver un remplaçant juste pour quelques jours, de manière ponctuelle. Nous avons donc limité notre formation continue à la lecture de revues scientifiques et à une certaine assiduité aux soirées organisées par les laboratoires pharmaceutiques. Je suis allée juste une fois au congrès régional de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) à Vittel et j’ai suivi un congrès de dermatologie à Reims. C’est peu en tant d’années.

Maintenant que nos enfants sont grands, nous avons des projets de formation, en imagerie médicale à court terme pour mon conjoint. Nous venons en effet de renouveler notre matériel d’échographie. De mon côté, je mène une réflexion pour proposer de nouveaux services dans des domaines qui m’intéressent. Mais notre choix est également guidé par les moyens plutôt modestes de notre clientèle. Nous avons ainsi renoncé à nous former pour développer la chirurgie osseuse malgré notre intérêt pour la discipline, car nous aurions trop peu de clients. Nous référons donc les cas à un confrère voisin.

Nous sommes installés dans une petite commune. Cependant, je ne ressens pas notre isolement géographique comme un frein à la formation. S’il faut prendre un train pour Paris ou un avion pour Bordeaux, je le ferai sans peine.

La formation, c’est du temps de travail

Dans notre association, nous réservons au moins dix jours par an à nous former. Ce sont pour l’essentiel des sessions en présentiel : journées ou soirées de formation, congrès, etc. Nous lisons également des revues scientifiques – ce qui m’apparaît plus contraignant ! – et nous accueillons régulièrement les laboratoires pour des formations personnalisées à la clinique (plus souvent pour les éleveurs que pour nous). Nous allons bientôt tester les formations par vidéo-conférence proposées depuis peu par la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV).

Finalement, l’un d’entre nous assiste toujours à ce qui est organisé dans la région, selon le sujet. Personnellement, je développe plutôt la reproduction et la bactériologie, et mes associés se sont récemment impliqués dans la visite de traite. Nous nous rendons aussi aux grands rendez-vous de la profession (journée bovine nantaise, congrès de la buiatrie, journées des GTV, etc.), par roulement.

Notre organisation se passe bien, car chacun est motivé. Notre objectif est de progresser et de mettre en pratique nos nouvelles connaissances, au travers de services utiles et rentables. Le temps passé en formation est donc logiquement considéré comme du temps de travail, ce qui évite les tensions.

Nous communiquons beaucoup avec nos éleveurs, qui savent que nous nous formons régulièrement et qui l’apprécient. Ils parlent entre eux des services que propose leur vétérinaire. Cela entretient une émulation entre confrères. Je suis surpris que l’on estime à 30 % la proportion de praticiens qui s’investissent dans la formation continue. Je pense qu’elle est plus élevée. Si cette formation devenait obligatoire, cela ne changerait rien pour moi. Je regretterai simplement que l’on m’impose un format ou des sujets qui ne me correspondent pas.

L’évolution des compétences répond à une attente des clients

Si le Code de déontologie rend la formation continue obligatoire pour tout vétérinaire diplômé depuis plus de cinq ans, le perfectionnement des connaissances et des compétences l’est aussi dans la pratique quotidienne face à une clientèle toujours plus exigeante.

Pour ma part, ma formation continue s’articule essentiellement autour de trois volets. D’abord, la clinique dans laquelle je suis salariée depuis sept ans est abonnée à plu­sieurs revues scientifiques vétérinaires françaises et américaines. De plus, elle est équipée d’une bibliothèque riche en ouvrages de référence dans les diverses disciplines de la médecine des animaux de compagnie (carnivores domestiques, mais aussi nou­veaux ani­maux de compagnie), et régulièrement actualisée.

La rédaction d’articles est le second volet de cette formation continue. C’est pour moi un moyen particulièrement intéressant d’approfondir un sujet précis et de s’informer des données scientifiques les plus récentes sur ce dernier,? tout en avançant dans la gestion d’un cas clinique.

Enfin, la participation à des soirées ou journées de for­mation sur un sujet spécifique, ou à des congrès, est aussi un moyen chaleureux et convivial de suivre l’évolution des techniques et des connaissances. Ainsi, lors du congrès du Groupe d’étude en médecine interne de l’Afvac, le mois dernier en Avignon, des données nous ont été présentées sur la commercialisation prochaine d’un vaccin contre la leishmaniose, particulièrement attendu dans notre région.

Concernant le financement, mes employeurs prennent à leur charge les frais liés à la formation (inscription, déplacement, hébergement et restauration).? En revan­che, le temps est pris sur mes jours de repos.