La prévention des mammites dépend aussi du niveau technique de l’élevage

L’efficacité technico-économique est au rendez-vous lorsqu’un élevage obtient une production élevée et un bon résultat d’exploitation, donc avec une certaine maîtrise des intrants. Ces exploitations sont alors efficaces, au contraire d’autres qui auront soit une production, soit un bénéfice moindres.

Des chercheurs suédois⁽¹⁾ se sont demandé si l’efficacité globale d’un élevage pouvait être améliorée en appliquant les méthodes préventives des mammites utilisées dans des exploitations performantes économiquement.

L’efficacité d’une mesure préventive est déterminée par le coût de sa mise en œuvre et le gain économique qu’elle a engendré. Les données économiques ont été récupérées sur cinq ans dans des élevages strictement laitiers et sur la base des intrants et des produits. L’incidence des mammites a été calculée uniquement sur la base des affections cliniques traitées.

La moyenne de l’efficacité technique obtenue dans les élevages est de 0,71, avec 8,6 % de l’échantillon entre 0,99 et 1. Les principales mesures préventives utilisées dans les fermes performantes sont le maintien d’une litière propre sur copeaux, la réalisation d’une stimulation manuelle des mamelles pendant la traite et le changement de lots des vaches qui affichent un comptage des cellules somatiques (CCS) trop élevé. Les mesures préventives peu pratiquées sont le prétrempage et le post-trempage des trayons et la traite des sujets à risque en dernier.

Litière propre et alimentation de qualité améliorent la rentabilité de l’élevage

Il est démontré que certaines mesures – notamment celles qui influent sur des facteurs de risque tels qu’une stabulation entravée, peu de stimulation de la mamelle pendant la traite et un manque d’entretien de la litière – n’améliorent pas l’efficacité de l’élevage. Elles ne sont pas adaptées, principalement parce que leur mise en place demande un surcroît de travail à l’éleveur, ce qui diminue les bénéfices. Ce n’est donc pas sur ces leviers qu’il convient de jouer. Les mesures applicables dans ces élevages sont la réforme des vaches laitières à haut CCS et le recours au vétérinaire. Il est montré que les exploitations les plus rentables sont celles où le nombre d’appels du praticien est le plus important, car une attention plus grande est accordée aux animaux. Cette mesure, couplée à un contrôle des règles d’hygiène, donne de bons résultats.

Curieusement, il existe une corrélation négative entre le fait de contrôler la qualité de l’aliment et d’être totalement rentable. En effet, les éleveurs qui font attention à la valeur nutritive et sanitaire des aliments semblent davantage enclins à jeter (ou à ne pas utiliser) ce qui est de mauvaise qualité. Ils doivent alors augmenter les intrants pour maintenir leur niveau. La production d’un aliment de qualité, stocké dans de bonnes conditions, est donc primordiale.

Bien appliquées et suivant le contexte, ces mesures peuvent diminuer les intrants de 30 % et augmenter l’efficacité technique des fermes qui en ont besoin. Et même si certaines d’entre elles ne sont pas efficaces au niveau économique, elles le sont du point de vue du bien-être animal.

• (1) H. Hansson, M. Szczensa-Rundberg et C. Nielsen : « Which preventive measures against mastitis can increase the technical ef ciency of dairy farms ? », Animal, 2011, vol. 5, n° 4, pp. 632-640.