La radiographie aide au traitement des affections bucco-dentaires chez le cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1451 du 20/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1451 du 20/05/2011

Dentisterie

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

L’infection dentaire est la maladie la plus souvent diagnostiquée grâce à l’examen radiographique.

La radiographie est l’examen complémentaire de choix pour l’évaluation des affections bucco-dentaires, car elle est disponible dans pratiquement toutes les structures vétérinaires et la bouche est une région idéale à radiographier : elle présente un excellent contraste, entre les dents très radiodenses, l’air complètement radiotransparent, les structures osseuses et les tissus mous de radio-intensité intermédiaire. La sédation doit être assez profonde afin d’éviter tout mouvement de tête, mais aussi tout mâchonnement intempestif lors d’une prise de vues avec cassettes intraorales.

Le cheval, muni d’un licol de corde, est placé dans une barre de travail, pour éviter les flous cinétiques et pour protéger le personnel et le matériel. Un repose-tête est également indiqué.

Objectiver la présence des dents de loup sous-gingivales

Les dents de loup correspondent aux premières prémolaires (PM1) supérieures, dont l’éruption a lieu vers l’âge de six mois. Le cheval peut manifester des signes d’inconfort de la bouche similaires à ceux évoqués par la présence de dents de loup sans que celles-ci soient visibles à l’examen direct. La palpation fine des barres peut alors révéler une déformation de la gencive à l’emplacement de ces dents. L’examen radiographique permet, dans ce cas, d’objectiver la présence d’une dent de loup sous-gingivale, qu’il faut donc extraire puisqu’elle entraîne des signes de douleur. Les autres indications de la radiographie, dans le cas des dents de loup, sont leur dénombrement et la recherche de leur orientation (éruption horizontale au lieu de verticale). Le cheval est tranquillisé dans la barre, la cassette est positionnée verticalement sur la joue du côté atteint. L’utilisation de films dentaires intraoraux est également adaptée à la recherche des dents de loup sous-gingivales.

Détecter les fractures des incisives et choisir le traitement adapté

Lors de désordres d’implantation ou d’éruption des incisives, des vues de face intraorale et de profil permettent de déterminer la dent qui gêne et de décider de l’opportunité de l’avulsion de celle-ci.

Les fractures sont l’indication principale de la prise de clichés des incisives. La radiographie permet de diagnostiquer le type de fracture, donc de décider du traitement le plus adapté. Celui-ci peut être conservateur, mais aussi chirurgical. Les tumeurs sont également une indication majeure de l’examen radiographique de cette région de la bouche.

Obtenir des clichés de dépistage en ce qui concerne les molaires

Lors d’affection des molaires et prémolaires, les vues classiques de face et de profil sont intéressantes pour visualiser les sinus, mais ne permettent d’obtenir que des clichés de dépistage en ce qui concerne les molaires. En effet, la superposition des mâchoires rend l’interprétation plus complexe. L’utilisation de films intraoraux la supprime pour les vues de profil. Il est également possible d’utiliser les vues obliques ou la vue de face décalée, par traction de la mandibule sur le côté.

Les indications principales de la prise de clichés des molaires sont l’infection apicale, les sinusites et les traumatismes (fractures). L’infection dentaire, la maladie la plus diagnostiquée par radiographie, se manifeste par une lyse osseuse, une augmentation de l’espace périodontal et une disparition de la lamina dura. En cas de sinusites, la prise de clichés renseigne non seulement sur la présence ou non d’une ligne de liquide, mais aussi sur une éventuelle infection radiculaire. En effet, la moitié des sinusites sont secondaires à une maladie dentaire, en majorité les PM4 et M1.

Les indications moins fréquentes sont la recherche de tumeurs, de diastèmes et de lésions congénitales. L’aide de la radiographie est indispensable également au cours du traitement de ces affections, qu’il soit médical ou chirurgical. Les techniques d’imagerie plus récentes, comme le scanner, permettent d’affiner encore le diagnostic des affections bucco-dentaires, mais sont moins accessibles que la radiographie.

CONFÉRENCIÈRE

Sarah Buisson, praticienne à la clinique de Méheudin (Ecouché, Orne).

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