Les vaches multipares sont plus affectées par un sevrage précoce que les primipares

Le sevrage précoce est une méthode utilisée pour avancer le moment de l’ovulation après le vêlage. Il déclenche un stress chez la mère, qui pose question dans le cadre du bien-être animal. Plusieurs facteurs influencent la longueur de l’anœstrus : la tétée, le stress climatique, la conduite d’élevage et la parité.

La différence d’impact chez les animaux multipares et chez les nullipares a été étudiée⁽¹⁾ dans un troupeau de vaches croisées aberdeen angus et hereford, comportant quatorze primipares et onze multipares. Les veaux sont sevrés soixante et onze jours après la mise bas. Les paramètres biologiques enregistrés sont le poids et la note d’état corporel de la mère, la production laitière, le poids des veaux, la numération et formule sanguine, les protéines totales et l’albumine.

Les paramètres comportementaux sont également étudiés, grâce à un enregistrement vidéo : la distance entre la mère et son veau (mesurée en longueur de vache) et le comportement de la mère (nursing, vache debout ou couchée, en train de marcher, de ruminer ou de brouter, animal qui longe la clôture ou qui émet des vocalises).

Le stress du sevrage est sans conséquences à long terme et sur la gestation suivante

Il est apparu que le stress est bien réel chez les vaches, particulièrement chez les multipares. Il se manifeste surtout par des passages répétés le long des clôtures et des vocalises.

La station debout et la rumination sont affectées, là aussi essentiellement chez les multipares. Ce stress plus intense serait dû à un lien plus fort entre la mère et son petit. Ces manifestations de stress ont duré environ trois jours.

Les modifications des paramètres hématologiques n’ont pu être imputées au sevrage précoce.

Ces résultats montrent que le stress provoqué par un sevrage précoce a des conséquences uniquement à court terme et n’a d’impact ni sur une gestation future, ni sur le bien-être de la vache. Cependant, les auteurs soulignent que le stress peut être évalué par d’autres paramètres, tels que des variations chimiques, et que leurs conclusions sont donc partielles.

La comparaison des manifestations de stress par rapport au sexe du veau ne fournit pas de résultats significatifs, bien que les multipares qui ont mis bas un mâle produisent davantage de lait que les mères d’une femelle. Cette différence ne se retrouve pas chez les primipares.

La variation de sensibilité au stress du sevrage entre primipares et multipares pourrait donc être prise en considération afin d’obtenir des performances de reproduction optimales.

• (1) R. Ungerfeld, M. J. Hötzel, A. Scarsi et G. Quintans : « Behavioral and physiological changes in early-weaned multiparous and primiparous beef cows », Animal, 2011, doi : 10.1017/S1751731111000334.