Quatre dimanches de garde par an et douze semaines de congés annuels chacun

La clinique vétérinaire Foch est la plus importante de Béziers (Hérault). Quatre vétérinaires y sont associés et une praticienne à mi-temps, ainsi que deux assistantes, y sont salariées. Le chiffre d’affaires TTC s’élève à un million d’euros. « Nous étions cinq associés jusqu’à fin 2010, puis il y a eu un autre départ à la retraite que nous n’avons pas remplacé », explique David Nicklaus, qui exerce dans la structure depuis 2008.

La crise est certes passée par là, accompagnée d’un chiffre d’affaires en berne lié à la baisse du préventif et de la vente d’aliments. Mais pas uniquement. « Nous nous sommes longuement interrogés pour savoir si l’on se maintenait à cinq. Compte tenu des horaires très légers pratiqués par nos prédécesseurs en fin de carrière, nous sommes convenus que nous conserverions une excellente qualité de vie à quatre, tout en jouant la sécurité, raconte David Nicklaus. Nous n’avons pas eu l’impression de nous mettre la tête dans le guidon. A cinq, on terminait plus tôt. » Les vétérinaires ont juste augmenté leur rendement et leur implication pendant leurs journées de travail. Soit quatre jours et demi par semaine, quatre dimanches de garde par an, et douze semaines de congés annuels chacun… Le temps de vacances étant prévu dans le fonctionnement, les associés n’ont pas de remplacement à envisager. Une organisation qui rassure l’équipe autant que les clients.

Une association qui regroupe des profils complémentaires

En plus de réfléchir à plusieurs sur les orientations de la clinique, l’association permet également une répartition des tâches, en termes de gestion notamment, à l’heure où les vétérinaires en subissent l’aspect de plus en plus formel (tenue de la réserve de médicaments, côté toujours plus procédurier des clients, etc.).

De plus, cette clinique généraliste, où exercent des diplômés âgés de trente-trois à quarante ans, s’est attachée à la notion de profils complémentaires. « Nous n’avons pas de spécificité, mais nous avons tous un domaine d’affinité plus poussé. » Orthopédie et ophtalmologie pour l’un, échographies et nouveaux animaux de compagnie pour un autre, hématobiochimie, dermatologie, cœlioscopie, etc. Ainsi, la structure externalise rarement : « Nous pouvons suivre la quasi-totalité de nos cas et apporter une réponse à tous nos clients, précise David Nicklaus. C’est une satisfaction à titre personnel. »

La crise a toutefois amené des questions concernant les investissements : « Une structure comme la nôtre ne se justifie que si l’on en réalise. Certains sont nécessaires. C’est pourquoi nous nous sommes informatisés. Nous avons aussi fait l’acquisition d’un équipement radionumérique. » En revanche, la clinique ne possède pas d’imagerie de pointe (scanner et imagerie par résonance magnétique). L’investissement serait trop lourd et pas forcément rentable.

Quant au recrutement d’un nouvel associé, les associés pourraient l’envisager à terme pour s’adapter à un marché en mutation. « Avec Internet, les clients qui ont le sentiment de connaître les évolutions de notre métier ont tendance à exiger toujours mieux. Nous ne pourrons pas tout faire. L’avenir sera dans une structure plus importante. » Grossir alors ? Oui, mais pas trop. David Nicklaus ne s’imagine pas encore dans une chaîne, même si la profession se développe dans ce sens. « Cela viendra, avec le risque de faire disparaître une part de l’intérêt de notre profession : sa variété. » Sans parler des offres à bas coût et du durcissement concurrentiel, qui rognera sur l’aspect médical pour favoriser la communication. « Pas sûr que l’animal soit mieux soigné », conclut David Nicklaus.