L’hypobiose larvaire hivernale d’Ostertagia est absente du sud-ouest de la France - La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011

Parasitologie

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

La meilleure détection d’une infestation hivernale par O.ostertagi est le dosage de pepsinogène sanguin.

Une étude menée chez des animaux originaires du Piémont pyrénéen central (Ariège, Haute-Garonne et Aude), où les températures sont clémentes (moyennes minimales : 0 °C en janvier, 15 °C en juillet), met en évidence l’absence d’hypobiose hivernale chez l’espèce Ostertagia ostertagi. En Europe du Nord, l’hypobiose permet à ce strongle de passer l’hiver chez l’hôte, sous la forme de larves L4 dans la muqueuse de la caillette des bovins. Ce phénomène est bien connu en Europe du Nord et dans le nord de la France. Le but de ces travaux, dont les résultats ont été présentés(1) par Philippe Jacquiet (école vétérinaire de Toulouse), était d’évaluer la prévalence de l’infestation par ce nématode et d’estimer l’importance de l’hypobiose larvaire dans une région où les conditions climatiques sont plus favorables.

D’octobre 2007 à décembre 2008 (soit quatorze mois), des prises de sang sur tube sec sont effectuées chez des bovins choisis au hasard avant l’abattage pour des dosages du pepsinogène sanguin et des immunoglobulines G anti-O.ostertagi, grâce à un kit Elisa disponible dans le commerce. Des bilans parasitaires complets sont réalisés sur les caillettes de ces animaux. Un équilibre est respecté entre les jeunes de moins de dix-huit mois et les adultes de plus de trois ans. Aucune donnée relative à un traitement antiparasitaire avant l’abattage n’est disponible.

Les résultats montrent une nette prédominance de l’infestation par O.ostertagi par rapport à Trichostrongylus axei. Cette dernière espèce ne représente que le tiers des infestations en automne et moins de 15 % le reste de l’année. Aucune infestation par Haemonchus contortus n’est mise en évidence.

Pas d’hypobiose hivernale malgré de fortes infestations individuelles ponctuelles

La prévalence et l’intensité moyennes des infestations par O.ostertagi sont maximales en automne et minimales en hiver. La proportion moyenne de vers adultes au sein de l’effectif total varie de 59 % à 87 % durant l’année, sans différence significative entre les jeunes bovins et les adultes. Contrairement à ce qui est décrit dans les régions du nord de l’Europe, le phénomène d’hypobiose hivernale n’est donc pas observé dans le Sud-Ouest, même si quelques animaux présentent de fortes infestations par des larves L4 en hiver. Le climat plus doux de cette région ne favoriserait pas la stratégie de l’hypobiose pour la survie à l’hiver. Celle-ci serait alors due soit à des vers adultes, soit à des larves dans les pâtures.

Le faible taux d’infestation des jeunes bovins s’expliquerait par la transhumance pratiquée dans cette région qui rompt, en partie, le recyclage des nématodes dans les prés. En revanche, les vaches âgées de plus de dix ans sont plus souvent infestées (prévalence de 81 %) et de façon plus importante. Ce phénomène est peut-être dû à une déficience immunitaire chez les bêtes plus âgées. Les infestations par T. axei sont également prédominantes en automne.

Les valeurs moyennes de pepsinogène sanguin, maximales en automne et minimales en hiver, sont corrélées avec le nombre de vers, aussi bien chez les jeunes bovins que chez les vaches. En revanche, les sérologies sont peu reliées aux valeurs individuelles de pepsinogène sanguin et aux nombres d’O.ostertagi. La sérologie ne permettrait pas d’évaluer l’intensité des infestations par ces vers chez les bovins dans le sud-ouest de la France.

  • (1) Lors des journées de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires, à Lille, mai 2010.

L’hypobiose comme moyen de survie en hiver

L’hypobiose est un processus d’inhibition du développement larvaire des strongles, qui peut durer plusieurs semaines et permet aux larves de résister à l’hiver dans les régions tempérées.

Il est identifié lorsque des larves sont toutes au même stade (L4 pour Ostertagia et Haemonchus, L3 pour Trichostrongylus), avec un aspect typique (même taille, immobilité, inaction et métabolisme réduit), ainsi qu’un nombre élevé par rapport aux autres stades (plus de 50 % dans le cas d’Ostertagia). Les larves sont alors peu sensibles aux produits anthelmintiques ou aux défenses de l’hôte.

En conditions favorables, les larves L3 d’Ostertagia évoluent en adultes en trois semaines, générant une ostartagiose de type I. En conditions défavorables, elles sont inhibées en L4 pendant plusieurs semaines. L’ostertagiose de type II est induite par la reprise simultanée du développement d’un grand nombre de larves L4 au printemps.

L. R.
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