La chirurgie orthopédique et neurologique à Seattle - La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/05/2011

Congrès de l’American College of Veterinary Surgeons (ACVS) 2010(1)

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Philippe Zeltzman

Fonctions : diplomate de l’American College of Veterinary Surgeons, chirurgien itinérant dans la région d’Allentown, en Pennsylvanie (Etats-Unis)

L’actualité sur l’ostéotomie de nivellement du plateau tibial, l’arthrose et le syndrome de la queue-de-cheval figuraient notamment au programme.

1 OSTÉOTOMIE DE NIVELLEMENT DU PLATEAU TIBIAL : DES PLAQUES ÔTÉES DANS MOINS DE 5 % DES CAS

Angel Thompson (école vétérinaire d’Iowa, Etats-Unis) a présenté la première étude rétrospective qui envisage les causes du retrait des plaques d’ostéotomie de nivellement du plateau tibial. Sur deux mille six cent soixante-treize actes réalisés, cent vingt-neuf plaques sont enlevées (soit moins de 5 %). Le retrait des implants a lieu à la suite de symptômes qui durent en moyenne trois mois, et seize mois après l’intervention chirurgicale. Les raisons du retrait incluent une plaie ouverte (62 %), un écoulement (50 %), une boiterie (46 %), un gonflement (19 %) ou de la douleur. Plus de 80 % des animaux présentent une culture positive du site chirurgical. Au final, les plaques sont le plus souvent retirées à cause d’une infection ou d’une inflammation locale. L’administration periopératoire d’antibiotiques n’affecte pas les résultats.

2 L’ARTHROSE FÉLINE, UNE « ÉPIDÉMIE SILENCIEUSE »

Kara Burns, auxiliaire chez Hill’s Pet Nutrition (Topeka, Kansas), qualifie l’arthrose du chat d’« épidémie silencieuse ». Pour preuve, ces quelques faits :

– tous âges confondus, l’arthrose affecte 20 % des chiens et 33 % des chats ;

– au-delà de douze ans, 90 % des chats sont atteints ;

– parce que le chat est généralement plus stoïque que le chien, l’arthrose passe fréquemment inaperçue chez cette espèce. Une situation compliquée par le fait que, souvent, l’arthrose n’est pas visible à la radiographie.

Par conséquent, le recueil des commémoratifs est extrêmement important lors de suspicion d’arthrose féline. Les questions doivent insister sur quatre aspects du mode de vie du chat : la mobilité, le niveau d’activité, le toilettage et le tempérament. En outre, une difficulté à sauter constitue le symptôme d’arthrose le plus fréquent chez cet animal.

3 SYNDROME DE LA QUEUE-DE-CHEVAL : MIEUX VAUT DEMANDER DES CLICHÉS D’IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE EN EXTENSION

Le syndrome de la queue-de-cheval est sans doute sous-diagnostiqué chez les chiens de grande taille, de travail et chez les sujets actifs. Ses multiples origines expliquent les nombreux synonymes utilisés pour décrire cette affection. Deux tests, souvent réalisés pendant l’examen, permettent de la détecter : la palpation de la jonction lombosacrée et l’hyperextension de la queue.

Parce qu’une hernie discale est fréquemment en cause, la tendance consiste souvent à décompresser la jonction lombosacrée à la faveur d’une laminectomie dorsale. Deux présentations ont été consacrées à l’autre facette de cette intervention chirurgicale, la stabilisation vertébrale, réalisée en plus de la laminectomie. L’instabilité lombosacrée dite dynamique entraîne une compression des structures nerveuses à la suite d’un mouvement excessif ou inapproprié entre L7 et S1.

Notre confrère et neurologue Sean Sanders (Seattle Veterinary Specialists, Kirkland, Washington) décrit l’utilisation de vis, de broches, de fils de cerclage et de polyméthyle de méthacrylate pour stabiliser L6, L7 et S1.

Noël Fitzpatrick (Fitzpatrick Referrals, Eashing, Royaume-Uni) utilise un système similaire, en plus d’une vis intervertébrale de son cru (Fitz intervertebral spacer screw ou Fiss) qui vise à générer une distraction lombosacrée. Les deux auteurs rapportent de bons résultats fonctionnels grâce à la combinaison de la décompression, de la stabilisation, voire de la distraction de la région lombosacrée.

Le diagnostic de cette affection comporte en outre un point important : les conférenciers recommandent de demander des clichés d’imagerie par résonance magnétique en extension. En effet, la compression risque de disparaître en position physiologique ou en flexion du rachis. L’extension, au contraire, l’exacerberait.

4 L’AUXILIAIRE OCCUPE UNE PLACE DE CHOIX LORS DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE

Brian Beale, chirurgien orthopédique à Gulf Coast veterinary specialists (Houston, Texas), a énuméré la longue liste des tâches susceptibles d’être déléguées à un auxiliaire bien formé. Voici quelques conseils choisis :

– « Anticiper les besoins du praticien permet de se rendre indispensable et de gagner en efficacité. Ainsi, il est judicieux de rassembler à l’avance tous les instruments et l’équipement qui peuvent être utiles au cours d’une chirurgie »;

– « une façon de voir le rôle d’un ASV est de le mettre en charge du contrôle qualité avant, pendant et après une anesthésie ou un acte chirurgical »;

– il est fondamental que l’animal soit « présentable » lorsqu’il est rendu à son propriétaire. En effet, la présence de sang ou de sécrétions, des marques de “feu du rasoir”, un bandage souillé ou une odeur désagréable sèment le doute sur les qualifications du chirurgien en particulier, et sur les compétences de la clinique en général.

C’est la seule façon pour le client d’évaluer la qualité des soins dispensés à son animal, puisqu’il est incapable de juger qu’une splénectomie a été réalisée de main de maître, ou qu’une fracture a été brillamment stabilisée.

5 FLUIDOTHÉRAPIE : LES BESOINS D’ENTRETIEN SONT À RÉAJUSTER SELON LE POIDS DE L’ANIMAL

Le taux de perfusion dit de maintenance souvent admis s’élève à 2 ml/kg/h. Selon Sean Smarick, urgentiste au Allegheny Veterinary Emergency Trauma and Specialty Care Center (Monroeville, Pennsylvanie), cette simplification tend à sous-doser les animaux de faible poids et à surdoser ceux de grande taille. Ce taux “universel” n’est pourtant approprié que chez les sujets dont le poids est compris entre 30 et 40 kg. Les animaux qui pèsent entre 5 et 30 kg devraient recevoir un taux de perfusion de maintenance de 3 ml/kg/h. Pour ceux de moins de 5 kg et de plus de 40 kg, il importe de calculer les besoins hydriques au moyen de la formule : 70 x (poids en kg)0,75. A défaut, il est possible d’en utiliser une autre : (30 x poids en kg) + 70. Ces deux méthodes fournissent le nombre de millilitres à perfuser en vingt-quatre heures. Le taux de perfusion théorique est ensuite adapté à l’animal cardiaque, déshydraté ou insuffisant rénal.

  • (1) Le congrès s’est déroulé du 21 au 23 octobre dernier à Seattle (Washington). Le prochain se tiendra du 3 au 5 novembre 2011 à Chicago (Illinois). Renseignements sur le site http://www.acvs.org

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