Production bovine. Perspectives économiques des filières lait et viande
Actualité
Auteur(s) : Agnès Faessel
Attachée aux quotas laitiers, la France n’a pas anticipé leur suppression programmée en 2015, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne. C’est le constat dressé par Vincent Chatellier, économiste et ingénieur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique, lors d’un symposium organisé par Merial à Nantes, le 10 mai dernier, pour ses adhérents au programme “endectocides à valeur ajoutée” (EVA, voir encadré).
Le cadre budgétaire actuel de la politique agricole commune (PAC) s’appliquera jusqu’en 2013. La suppression des quotas laitiers est prévue à partirde 2015, ce qui laisse un délai de quatre ans pour s’y préparer. L’organisation de la filière laitière évolue vers une contractualisation entre les producteurs et les industriels. Pour Vincent Chatellier, cela soulève plusieurs questions : quelles seront les règles des contrats(en volume, endurée, en prix) ? Quelles seront leurs modalités de transfert (entre agriculteurs) ? Quelles seront les stratégies territoriales adoptées ?
Le marché mondial des produits laitiers est en croissance et les éleveurs français possèdent de nombreux atouts pour s’y réserver une bonne place. En plus d’un environnement géographique et climatique favorable, ils bénéficient d’une forte densité de collecte assurée par des groupes bien implantés, y compris sur le plan international.
Une contractualisation s’observe également en termes de production de viande bovine. La situation et les enjeux sont toutefois différents. Olivier Perret, responsable “outils et méthodes consultants” chez Cogedis (une association de gestion et de comptabilité), relève une dégradation progressive de la situation des éleveurs depuis quelques années. Celle-ci est heureusement maîtrisée par un taux d’endettement contenu. Il observe surtout de grandes disparités entre les agriculteurs dans leurs résultats économiques. Ceux-ci dépendent fortement de la technicité des exploitants, ce qui autorise une marge de progrès.
En Europe, l’effectif bovin laitier diminue en raison de l’augmentation du rendement de la production. Le cheptel allaitant alimente en grande partie le marché de la viande bovine. L’équilibre entre la production et la consommation pourra être maintenu de plusieurs façons : en détournant la filière veau vers la production de jeunes bovins, en augmentant le poids des carcasses et/ou en relançant le cheptel laitier. Vincent Chatellier est favorable à cette dernière solution dans cinq ou dix ans.
Guy Hermouet, premier vice-président de la Fédération nationale bovine, a souligné le besoin de valoriser la production bovine allaitante, handicapée par la forte proportion de viande issue du cheptel laitier. L’une des difficultés consiste à proposer une production plus régulière en termes de qualité et de quantité.
Comment la santé animale sera-t-elle incluse dans les contrats entre les éleveurs et les industriels ? Quelle sera la place des vétérinaires ? Observera-t-on le développement d’un plan de sauvegarde de l’emploi, comme cela s’est produit dans d’autres filières intégrées ? Selon Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières, les vétérinaires sont des partenaires avec lesquels la collaboration est à renforcer. De nombreux points restent à étudier dans la réflexion sur les contrats avant de s’intéresser au médicament vétérinaire. La duplication de l’organisation des filières porcines et avicoles n’est pas envisagée. La production bovine s’en distingue par son lien avec le fourrage et le foncier. « Nous aurons longtemps besoin du vétérinaire libéral », assure Dominique Chargé. Selon Guy Hermouet, la santé animale est primordiale, mais le rapport avec le praticien doit évoluer du médical vers le conseil, avec une approche globale des exploitations : « Le vétérinaire doit être présent davantage avec son œil qu’avec ses mains. »
Développé depuis l’an dernier, le programme “endectocides à valeur ajoutée” vise à apporter aux vétérinaires des informations pratiques sur la gestion technico-économique des élevages bovins et à les accompagner dans la promotion et la valorisation de leurs conseils. Près de 150 praticiens ont suivi les réunions de formation organisées sur tout le territoire en 2010. Le dernier symposium en a réuni environ 70, sur le thème du bilan et des perspectives pour les filières de production bovine lait et viande en France.
A. F.Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire