La biologie humaine échappe de nouveau aux vétérinaires

Douche froide. La profession se réjouissait à peine de l’adoption d’un amendement déposé en première lecture à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi relative à la réforme du texte « hôpital, patients, santé et territoires » (HPST). Cet amendement (n° 214), adopté le 19 mai dernier, replaçait les vétérinaires au sein des laboratoires d’analyses médicales desquels ils avaient été évincés⁽¹⁾. Mais voici qu’un sous-amendement (n° 300), déposé en séance et voté en catimini, vient de réduire à néant tous les espoirs. « Un vétérinaire qui suit une formation en spécialisation de biologie médicale postérieurement à la date de publication de la présente ordonnance ne peut pas s’en prévaloir pour exercer les fonctions de biologiste médical. » Les vétérinaires retrouvent donc la possibilité de suivre le diplôme d’études spécialisées de biologie médicale, mais ne pourront pas signer des analyses de biologie humaine.

Le comble, dans cette affaire, c’est que l’amendement est signé de Cécile Dumoulin, députée UMP et praticienne à Mantes-la-Jolie (Yvelines). « Je pensais apporter mon soutien à l’amendement n° 214 », explique-t-elle confuse, n’ayant en réalité pas lu le n° 300, mais accepté de le soutenir à la demande d’un autre député. Confiance trompée ? « Les vétérinaires pourront s’orienter vers d’autres métiers, rassure Cécile Dumoulin, comme la recherche ou l’industrie. » Mais le symbole du vétérinaire biologiste, égal et complémentaire des pharmaciens et des médecins, est peut-être définitivement à ranger au rayon des souvenirs. A moins d’un miracle au Sénat, où le texte passera en seconde lecture.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27/5/2011 en page 20.