Animaux de zoos
Formation continue
FAUNE SAUVAGE
Auteur(s) : Lorenza Richard*, Alexis Lécu**
Fonctions :
*président de l’Association française des vétérinaires de parcs zoologiques (AFVPZ) et membre du tuberculosis working group de l’EAZWV
Cette maladie dispose de tests validés aux Etats-Unis chez les espèces sauvages, et parfois conseillés par l’Association européenne des vétérinaires de zoos et de faune sauvage (EAZWV).
L’application des méthodes diagnostiques de la tuberculose aux espèces sauvages est en cours d’évolution, notamment dans les parcs zoologiques où le risque zoonotique est à prendre en compte. Aux Etats-Unis, la prévalence de la tuberculose à M. bovis ou M. tuberculosis est supérieure à 12 % chez les éléphants d’Asie en captivité. Récemment, des tests se sont révélés positifs chez les éléphants du parc de la Tête-d’Or à Lyon(1).
Outre M. bovis et M. tuberculosis, l’homme peut être infecté par d’autres mycobactéries, comme M. pinnipedii qui a rejoint le groupe des mycobactéries du complexe tuberculosis en 2003 et affecte de nombreuses espèces animales (voir tableau 1). Deux épisodes de tuberculose dus à cette souche se sont déclarés au parc zoologique et botanique de Mulhouse entre 1992 et 1996, et en 2005-2006.Le premier, d’origine inconnue, a touché les otaries (Otaria byronia) et quatre espèces de félins (Panthera uncia, P. pardus, P. tigris et Felis bengalensis), probablement via les aérosols projetés lors du nettoyage de la plage des otaries. La mycobactérie isolée est alors identifiée comme un spoligotype de M. bovis, avant d’être baptisée M. pinnipedii en 2003. Le second épisode, qui n’a concerné que les tapirs malais (Tapirus indicus), est lié à l’importation d’un tapir infecté du zoo de Copenhague. La progression des lésions est rarement corrélée aux signes cliniques. Notamment, l’autopsie d’un tapir dont les symptômes étaient frustes (perte de poids) a mis en évidence de volumineuses lésions rénales.
Outre la spécificité d’espèce de certains tests ou leur manque de sensibilité, la contention des animaux sauvages peut se révéler dangereuse, pour eux comme pour les manipulateurs. Par exemple, seuls deux éléphants du parc de la Tête-d’Or ont pu être testés, car le troisième ne s’est pas présenté au mur d’examen, qui permet aux vétérinaires d’effectuer des prises de sang à l’oreille sans danger. Quant à l’anesthésie générale de cet animal, le plus vieil éléphant de France, elle pouvait mettre sa vie en jeu.
La réalisation d’examens complémentaires pour rechercher des lésions (radiographie, etc.) est également difficile, pour les mêmes raisons et par manque de références bibliographiques sur certaines espèces. L’endoscopie ou la laparoscopie sont intéressantes pour visualiser les lésions et effectuer des prélèvements, mais l’anesthésie est indispensable et parfois risquée.
Dans ce contexte, plusieurs tests rapides sont désormais commercialisés par les laboratoires, validés aux Etats-Unis et parfois conseillés par l’European Association of Zoo and Wildlife Veterinarians (EAZWV) pour le diagnostic ante-mortem de la tuberculose chez de nombreuses espèces sauvages (voir encadré et tableau 2).
• Examens directs par la coloration spécifique de Zhiel-Neelsen : nombreux faux négatifs dans les cas latents ou chroniques.
• Techniques d’amplification génique (PCR) : sur échantillons biologiques (jetage, etc.) : faux positifs en cas de forte contamination par d’autres bactéries et faux négatifs dus à l’excrétion intermittente des mycobactéries.
• Culture : seul moyen diagnostique de référence qui permet d’évaluer la résistance aux antituberculeux.
• Exploration de l’hypersensibilité retardée par injection intradermique de tuberculine : méthode la plus simple et la moins chère, mais la réaction dépend de l’épaisseur du tégument de l’espèce testée et de sa physiologie. Nombreux faux négatifs (anergie, etc.) et faux positifs (notamment dus à la sensibilisation à des mycobactéries atypiques environnementales). La lecture différée de la réaction cutanée implique une nouvelle contention de l’animal.
• Test à l’interféron gamma sur échantillon de sang : rapide à réaliser, l’interféron est dosé par Elisa, disponible en plusieurs trousses (Bovigam® pour les bovidés et Primagam® pour les primates non humains).
• Sérodiagnostics : techniques Elisa pour détecter certains anticorps dirigés contre les mycobactéries et tests “de paillasse” (RapidTest®) rapides et faciles à utiliser sur le terrain (PrimaTB Statpak® chez certains primates, ElephantTB Statpak® chez l’éléphant, les tapirs, les otaries et les camélidés, DPP®VetTB en cours de validation chez l’éléphant, et CervidTB Statpak® développé pour de nombreuses espèces de cervidés).
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