Le tatouage reste plus pratique et plus utile pour l’animal s’il se perd - La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10/06/2011

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Bernadette Collet

Fonctions : praticienne à Ferney-Voltaire (Ain)

J’ai lu avec intérêt l’article « Le grand méchant flou règne sur l’identification des animaux » paru dans La Semaine Vétérinaire(1). En effet, le 3 juillet approche et rien n’est vraiment clair. Cependant, je voudrais apporter mon témoignage sur ce sujet.

J’espère que la position de la Direction générale de l’alimentation, relayée par le Conseil supérieur de l’Ordre, se confirmera et que le bon sens l’emportera, afin que les animaux identifiés par tatouage avant le 3 juillet prochain puissent circuler dans l’Union européenne au même titre que leurs congénères “pucés”. En ces périodes difficiles sur le plan financier pour beaucoup de gens, je trouverais particulièrement choquant d’avoir à dire au propriétaire d’un animal tatoué lisiblement : « C’était légal quand on l’a fait, mais cela ne l’est plus, il faut le réidentifier avec une puce électronique. » En effet, il n’y a pas de justification à cette position sur le plan de la sécurité sanitaire (et c’est bien de cela dont il s’agit ?). Si le tatouage est lisible – et un tatouage bien fait au dermographe reste lisible toute la vie de l’animal dans 95 % des cas… Après trente années d’exercice, j’ai pu le constater – il certifie, avec autant d’exactitude que la puce, que cet animal est unique, et il valide donc de la même manière la vaccination antirabique.

Alors pourquoi vouloir le réidentifier par puce électronique : par pur mercantilisme ? Et puisqu’au 3 juillet 2011, seule la puce sera considérée comme valide pour la circulation des animaux dans l’Union, la transition se fera tout naturellement, au fur et à mesure que ces animaux tatoués, plus âgés, disparaîtront. Cependant, j’espère que notre pays maintiendra l’option du tatouage pour la validation de la vaccination antirabique sur le territoire français, car il reste incontestablement plus pratique et plus utile pour l’animal s’il se perd (ou s’il est retrouvé mort), car il est lisible directement par tous. Je pense notamment aux nombreux chats qui ne voyagent pas (car assez peu réceptifs aux joies des départs en vacances via la route, le train ou l’avion !), mais qui souvent se perdent, et que l’on retrouve aussi fréquemment tués aux bords des routes. Qui va venir passer son lecteur sur le cadavre de l’animal ? Qui va emmener dans sa voiture un corps plus ou moins décomposé pour faire “lire” l’éventuelle puce électronique ?

Quant à la vaccination antirabique, je continue pour ma part à la pratiquer chez des chats et des chiens non identifiés, après information (orale et écrite) des propriétaires sur la “non-conformité” de cette vaccination.

Il s’agit généralement de chiens, et surtout de chats, d’un certain âge, qui ne voyagent pas. Ces propriétaires acceptent l’idée que leur animal puisse être euthanasié en cas de contact avec un animal enragé puisqu’ils ne possèdent pas de document validant cette vaccination. Cependant, ils souhaitent que leur animal soit vacciné contre la rage, et ils concourent ainsi à protéger la population contre le risque rabique. Ne font-ils pas preuve d’un grand sens des responsabilités ? Si on leur impose l’identification et le passeport (et le coût qui va avec), ils arrêteront la vaccination (et ils sont en droit de le faire puisque ce vaccin n’est plus obligatoire dans une France actuellement indemne de rage). Et cela contribuera à fragiliser une barrière vaccinale pourtant toujours utile.

Une société ne peut fonctionner qu’en établissant un certain nombre de règlements et de lois… mais de grâce, laissons aussi de la place au bon sens, à la mesure et à la liberté. Cela ne peut être que bénéfique pour tous, tant il est vrai que si un règlement est perçu par le public comme illégitime, il ne sera pas respecté.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1451 du 20/5/2011 en page 16.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur