Vétoquinol exploite le collagène de type II pour lutter contre l’arthrose des équidés

Depuis le 1^er juin, Vétoquinol commercialise, dans le cadre de sa gamme équine, un nouvel aliment complémentaire : Equistro® Flexadin UC-II®. Son originalité repose principalement sur l’incorporation de collagène non dénaturé de type II (0,8 %) pour lutter contre la dégénérescence du cartilage à l’origine de l’arthrose. Toutefois, contrairement aux glycosaminoglycanes (GAG), le concept ne s’appuie pas sur l’apport de fortes doses de collagène “sain” pour se substituer au collagène “manquant” lors de lésions cartilagineuses.

Avec ce collagène particulier, cet aliment exploite ainsi un nouveau concept thérapeutique : la tolérisation par voie orale. Ce terme d’immunologie, proche de la désensibilisation, se définit comme le « pouvoir de tolérer de fortes doses de substances, d’y devenir insensible, ou de créer une immunorégulation ».

La tolérisation orale : de faibles doses de collagène UC-II pendant longtemps

Dans l’organisme, une trentaine de types différents de collagène sont identifiés, dont principalement le type I (90 %) pour les os, les tissus conjonctifs, la peau, les tendons, etc. Le collagène de type II, la substance fondamentale du cartilage hyalin, est celui impliqué ici dans le concept de « tolérisation orale ». En effet, dans l’étude de l’arthrite rhumatoïde, il est observé une altération de la configuration spatiale en triple hélice du collagène du type II. L’altération de cette glycoprotéine serait à l’origine de la composante auto-immune de la maladie et des réactions inflammatoires et douloureuses qui en découlent.

Pour combattre cette composante auto-immune de l’arthrite rhumatoïde chez l’homme, la tolérisation orale consiste à administrer, sur de longues périodes (trois mois), de faibles doses (comprimés dosés à 10 mg) de collagène de type II extrait du sternum de poulets (UC-II) dont la structure spatiale en triple hélice n’est pas dénaturée. Résistant aux enzymes digestives, ce collagène serait reconnu par les tissus lymphoïdes (les plaques de Peyer), ce qui conduirait l’organisme à mieux “tolérer” le collagène articulaire altéré.

Des essais cliniques chez les chevaux et les chiens arthrosiques contre les GAG

Les essais cliniques avec le même collagène UC-II extrait du sternum du poulet ont été étendus aux animaux souffrant d’arthrose puis, depuis 2009, aux chevaux et aux chiens arthrosiques. Leurs effets sur le long terme ont été comparés à ceux des glycosaminoglycanes (chondroïtine et glucosamine).

L’étude équine⁽¹⁾ inclut des chevaux souffrant de douleurs articulaires qui se manifestent spontanément, au pas ou au trot, et après un test de flexion du membre boiteux. Elle comporte cinq lots : un lot placebo, trois lots traités par le collagène UC-II à 320, 480 et 640 mg/j (soit 80, 120 et 160 mg/j d’UC-II sous forme active) et un lot traité par les GAG (glucosamine 5,4 g/j et chondroïtine 1,8 g/j). La durée du traitement est de cent cinquante jours (cinq mois), avec un examen clinique mensuel pour réévaluer la douleur sur le long terme.

Les résultats montrent une réduction significative de la douleur spontanée et après le test de flexion dans les quatre groupes traités, alors qu’elle persiste au même niveau chez les animaux traités par un placebo (^{voir graphiques}). Cette étude a conduit à retenir la posologie de 480 mg/j de collagène UC-II pour la formulation d’Equistro® Flexadin UC-II, la dose la plus élevée (640 mg/j) n’apportant pas d’effet bénéfique supplémentaire.

Cet aliment contient aussi du méthane sulfonyle méthylique (MSM) à 39,6 % pour son apport en souffre, ainsi que du manganèse (480 mg/kg, sous forme chélatée) dans un excipient à base de lactose. Il ne contient pas d’Harpagophytum, considérée comme une substance active dopante lors de compétitions. Vétoquinol le présente sous la forme d’un pot de 600 g, autour de 100 € HT (prix centrale) pour environ deux mois de traitement.

• (1) R.C. Gupta, T.D. Canergy, P. Skaggs et coll. : « Therapeutic efficacy of undenatured type-II collagen (UC-II), in comparison to glucosamine and chondroitin in arthritic horses », J. Vet Pharmacol. Ther., 2009, vol. 32, n° 6, pp. 577-584.