Pour 90 % des vétonautes, la Société centrale canine oscille entre lobby, nébuleuse et dinosaure

Pour 40 % des vétonautes qui se sont récemment exprimés sur leur vision de la Société centrale canine (SCC), la notion de lobby ressort majoritairement. « Du lobby jacobin ! », s’exclame l’un d’eux. « C’est l’institution qui cherche coûte que coûte à maintenir le tatouage en France », poursuit un autre. Le score n’est pas vraiment étonnant, au moment où la SCC s’écharpe avec la profession vétérinaire sur le dossier de l’identification canine. Le débat a viré, ces derniers mois à l’abcès de fixation, alors que l’appel d’offres du ministère de l’Agriculture a conduit au dépôt de deux dossiers distincts, l’un par le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral et l’autre par la SCC. Coup de théâtre, cette dernière y a répondu individuellement, alors que le projet était initialement pressenti comme commun, avec le SNVEL pour le fichier d’identification électronique et la SCC pour le tatouage.

Depuis, le ministère a préféré ajourner cet appel en reportant les débats à l’année prochaine. L’occasion de relancer d’âpres (?) négociations entre les deux structures. Mais finalement, le rôle et les objectifs de la Société centrale canine, forte de ses cent trente ans d’existence, ne sont pas clairs non plus pour un quart des vétérinaires, qui y voient une nébuleuse. Un autre quart la considère plutôt comme un dinosaure. Une certitude cependant : une marge de progression existe auprès de la profession vétérinaire pour mieux communiquer, redorer son image et rendre l’institution plus dynamique et plus jeune. « Il n’y a pas assez de vétérinaires en son sein », déplore aussi un confrère.

L’objectif est cependant atteint pour 11 % des praticiens, qui lui reconnaissent tout de même le rôle de garant de l’amélioration des races canines, l’objectif fondateur de la Centrale. « Se faire mieux connaître » fait par ailleurs partie des objectifs cités par Gérard Arthus, président de la SCC, lors de la dernière assemblée générale. A l’aube du World Dog Show, qui se tiendra dans quelques semaines à Paris (7 au 10 juillet 2011), la SCC boosterait-elle sa communication ? Mais avec plusieurs années de retard… Le constat est aujourd’hui établi qu’elle n’a pas su prendre les virages technologique (puce électronique) et réglementaire (avec la perte du Livre des origines français).

Une entreprise qui n’aurait pas su prendre à temps de tels virages stratégiques aurait déjà fait une sortie de route définitive.