Sécurité sanitaire des aliments
Formation continue
FILIÈRES
Auteur(s) : Florence Humbert
Selon la dernière synthèse de l’Institut de veille sanitaire, le nombre de malades a également été multiplié par deux durant cette période. Le nombre d’hospitalisations, lui, est resté stable.
La toxi-infection alimentaire collective (Tiac) est, du point de vue réglementaire, l’une des 30 maladies humaines à déclaration obligatoire. Le critère qui préside à sa notification, c’est la « survenue d’au moins deux cas similaires d’une symptomatologie, en général gastro-intestinale, dont la cause peut être rapportée à une même origine alimentaire », ce qui est la définition même d’une Tiac.
En France, les Tiac font l’objet, depuis 1987, d’une surveillance qui s’améliore au fil du temps. Les agents pathogènes les plus fréquemment identifiés sont surtout des bactéries (Staphylococcus aureus, Salmonella spp., Campylobacter spp., Bacillus cereus et Clostridium perfringens) et des novovirus, mais l’agent responsable n’est identifié que dans un quart des cas. Les médecins, quant à eux, considèrent que le terme de Tiac, consacré par l’usage, constitue un vaste cadre nosologique qui comprend des infections pures, des intoxications pures et des maladies associant envahissement et toxinogenèse (voir tableau 1).
Depuis la fin des années 80 et jusqu’au milieu des années 90, les œufs et les aliments à base d’œufs ont constitué une part de plus en plus importante des denrées incriminées dans la déclaration des Tiac. Par la suite, la mise en cause de ces aliments a progressivement diminué, passant de 33 % des foyers avec un aliment identifié en 1996 à 19 % en 2003. Cette baisse est corrélée à l’application, à partir de 1996, des mesures de contrôle de Salmonella Enteritidis dans les élevages de poules pondeuses.
Depuis 2003, les salmonelles (avec une prédominance du sérotype Typhimurium) sont majoritaires dans les foyers avec un agent étiologique confirmé, alors que dans ceux où l’agent n’est que suspecté, les Tiac à entérotoxine staphyloccoccique prédominent. Ces différences sont certainement à relier à la difficulté technique de mise en évidence, au laboratoire, des staphylocoques entérotoxinogènes et/ou de leurs toxines, par comparaison avec la relative facilité du diagnostic bactériologique des salmonelles.
L’augmentation du nombre de foyers de Tiac déclarés en France depuis 2006 (640 en 2005, 1 255 en 2009, soit un doublement en 4 ans) est principalement liée à la généralisation du recours au logiciel WinTiac, qui permet un signalement rapide et systématique des cas par les directions territoriales des Agences régionales de santé (ARS), et la remontée accélérée des informations des services vétérinaires (désormais intégrés dans les Directions départementales de la protection des populations, DDPP) vers la Direction générale de l’alimentation (DGAL).
Le logiciel WinTiac intègre également les données des Centres nationaux de référence (CNR) dont la notion de cas groupés est connue. Ainsi, tous les isolements ou les fiches d’information qui mentionnent des cas groupés, transmis par les laboratoires de biologie humaine au CNR des Salmonella, font systématiquement l’objet d’une déclaration obligatoire si celle-ci n’est pas déjà établie auprès de l’ARS.
Au final, l’Institut de veille sanitaire (InVS) met en commun les trois sources (santé, agriculture et CNR) pour réaliser l’analyse annuelle des Tiac.
Chaque année, les foyers et les chiffres qui se rapportent à chacun des 4 critères d’analyses et de suivi des Tiac (nombre de foyers, de malades, d’hospitalisés et de décès) sont répartis en 3 groupes, où l’agent responsable de la Tiac est respectivement inconnu (40 % des foyers), suspecté (40 %) ou confirmé (20 %).
Si le nombre de foyers et de malades a doublé entre 2005 et 2009 (voir graphiques 1 et 2), celui des hospitalisations reste plutôt stable (entre 650 et 800 chaque année). L’InVS en conclut que l’augmentation porte sur des foyers sans caractère de gravité et que le système de surveillance est capable de détecter ceux où des malades présentent des signes sévères.
Même si les réservoirs et les symptômes sont bien connus (voir tableau 2), tous les ans, les Tiac provoquent encore entre 5 et 9 décès.
En ce qui concerne les lieux de survenue des foyers, le terme « collectivités » recouvre 5 types de restauration collective (scolaire, d’entreprise, commerciale, institut médico-social et autres collectivités). S’ils ne surviennent pas en collectivités, les foyers sont soit familiaux, soit diffus, et dans ce cas liés à des produits à distribution nationale, voire plus large, avec des cas répartis sur plusieurs régions ou pays (voir graphique 3).
Malgré l’augmentation constante du nombre de Tiac, la répartition selon le lieu de consommation reste relativement stable dans le temps. La proportion de foyers familiaux déclarés est de 30 à 40 % chaque année, mais parmi les foyers en collectivités, une diminution de ceux survenus en restauration scolaire est notée (23 % en 1990, 10 % depuis 2005) versus une augmentation des foyers en restauration commerciale (15 % en 1990, 25 % depuis 2005).
La saisonnalité des Tiac, classiquement observée chaque année, se vérifie encore en 2009, avec une hausse estivale (entre juin et août) des foyers liés à Salmonella, Staphylococcus aureus et Bacillus cereus, ainsi qu’une augmentation hivernale des foyers provoqués par des virus entériques, fréquemment liés à la consommation de coquillages (40 % des foyers apparus entre décembre et mars).
Pour en savoir plus : http://www.invs.sante.fr/surveillance/tiac/donnees_2009/tiac_donnees_2009.pdf
En moyenne, les toxi-infections alimentaires collectives représentent chaque année :
• 1 200 foyers déclarés, pour 14 000 malades, 700 hospitalisations et 6 décès.
– dont 70 % dans les collectivités : restauration scolaire, d’entreprise, en institut médico-social, commerciale, et autres types de collectivités (banquets, repas festifs, prisons, etc.) ;
– dont 20 % seulement avec un agent étiologique confirmé.
• En cause :
– dans 70 % des cas en collectivités, des équipements non adaptés ou mal entretenus ;
– dans 55 % des cas en famille, une rupture de la chaîne du froid.
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