Retour sur le rôle historique de certaines écoles françaises

La Société française d’histoire de la médecine et des sciences vétérinaires (SFHMSV) s’est penchée, lors de sa dernière réunion⁽¹⁾ à Alfort, sur la naissance des écoles vétérinaires au XVIII^e et XIX^e siècles.

La présentation du Mexicain Miguel Marquez, intitulée « Un Français créateur de l’enseignement vétérinaire au Mexique », a permis de rendre à l’école de Toulouse la place qui lui revient. L’ENVT est en effet injustement oubliée face à Lyon et Alfort, souvent évoquées comme les écoles mères d’autres établissements. Pour preuve, en 1857, la première école vétérinaire du continent américain est fondée à Mexico sous l’impulsion d’Eugène Bergeyre, un confrère issu de l’école de Toulouse.

Conséquences ou non de la regrettable campagne du Mexique, ces circonstances rapprochent de manière inattendue l’enseignement des deux pays à l’occasion de l’année mondiale vétérinaire.

« Qui n’a pas entendu parler d’Alfort, deuxième école vétérinaire créée en France ? », a interrogé Pierre Desnoyers. En réalité, Alfort est la deuxième, car elle a survécu aux révolutions et aux aléas politiques, mais ce rang devrait revenir à « L’école vétérinaire de Limoges, 1766-1768 ». Avant de devenir contrôleur général des Finances, Turgot a longtemps eu en charge sa généralité (sa circonscription). Son intérêt pour les idées des physiocrates l’a incité à encourager l’élevage, et notamment à créer un enseignement vétérinaire local. Cette démarche fut la source d’une inimitié durable avec Claude Bourgelat, qui ne l’encouragea pas. L’école fermera ses portes en 1768.

Pour sa part, Bernard Heude a abordé la « Pathologie ovine en Sologne du XVIII^e siècle au second Empire ». L’important élevage ovin solognot a payé un lourd tribut aux affections, en particulier à la mystérieuse maladie rouge, dont la nature a été discutée à travers des témoignages contemporains.

• (1) Journée du 21 mai 2011 à l’ENVA. La prochaine aura lieu le 19 novembre.