L’Acersa autorisée à délivrer la certification non IPI - La Semaine Vétérinaire n° 1461 du 09/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1461 du 09/09/2011

BVD. Association pour la certification de la santé animale

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Après la rhinotrachéite infectieuse bovine, l’hypodermose bovine et le Visna Maedi, la diarrhée virale bovine entre dans le champ de certification de l’Acersa.

Du cas par cas. L’Association pour la certification de la santé animale (Acersa) est désormais agréée pour attribuer une certification officielle(1) en matière de diarrhée virale bovine (BVD). Il s’agira d’une garantie individuelle, attestant que l’animal n’est pas infecté permanent immunotolérant (IPI). Elle diffère ainsi de la qualification d’élevage appliquée à la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), qui concerne l’ensemble d’un troupeau.

Cependant, les détails logistiques de cette certification manquent encore, notamment en ce qui concerne le fonctionnement des schémas territoriaux de certification (STC) ou ses liens avec la base de données du ministère de l’Agriculture (Sigal), mais le référentiel technique est disponible depuis quelques années. D’ici à quelques semaines (ou à quelques mois) un bovin pourra bénéficier d’un statut garanti non IPI, reconnu officiellement sur l’ensemble du territoire.

L’intérêt est d’abord sanitaire, car l’introduction d’un animal IPI dans un élevage apporte la maladie et provoque des pertes économiques non négligeables, estimées, selon les études, à 11 € pour 1 000 l de lait, ou de 46 à 83 € par vache et par an. Cette garantie représente également un argument de vente, valorisable dans les transactions, synonyme d’économie pour l’acheteur puisque les analyses ne seront pas à (re)faire, grâce à cette garantie à vie. La France a donc fait le choix de la maîtrise des facteurs de risque, et notamment du risque à l’introduction. A contrario, la Suisse a décidé d’un plan d’éradication, jugé trop coûteux pour l’Hexagone(2) et trop long à rentabiliser.

Le cahier des charges, fondamental dans l’utilisation du diagnostic de laboratoire

Déterminer si un animal n’est pas IPI repose sur des critères directs, c’est-à-dire les analyses pratiquées sur l’animal, mais peut également être déduit via des méthodes indirectes, lorsque le statut du lot ou du troupeau dont est issu le bovin est connu (contrôles réguliers). Les limites des tests de laboratoire nécessaires sont à prendre en compte, car aucun n’est fiable à 100 %. La mise en évidence de l’ADN du virus par polymerase chain reaction (PCR) est possible quel que soit l’âge de l’animal, mais sa grande sensibilité lui confère une valeur prédictive positive faible (pourcentage de chances qu’un bovin positif au dépistage le soit réellement), car les malades avec une virémie transitoire ont un résultat positif. D’autres tests (Elisa, antigénémie) dépendront des anticorps ou des antigènes recherchés : la protéine P80 est commune à toutes les souches de BVD, et offre un résultat négatif global. Certains examens, fondés sur d’autres antigènes, sont alors préférés pour caractériser les souches incriminées, mais pas pour donner un statut indemne global.

D’où l’utilité d’un cahier des charges validé et contrôlé par l’Acersa, qui assure l’homogénéité des techniques, des valeurs seuils, donc la fiabilité des résultats.

La Bretagne, à l’origine de la garantie non IPI des bovins

Précurseur en la matière, l’union bretonne des Groupements de défense sanitaire (GDS) a mis en place depuis dix ans un plan régional de maîtrise collective. Après l’évaluation du statut du cheptel, les élevages volontaires de la région sont classés par catégorie : A (non infecté, ou présumé indemne), B (infection ancienne ou limitée), C(séroconversion), D (infection récente et/ou importante) et E (cas particuliers). Un plan d’assainissement est proposé à chaque éleveur selon ses attentes et les particularités de son troupeau, avec des mesures de protection contre d’éventuelles contaminations. Une étude sur les quatre premières années de mise en place montre une nette amélioration du statut du cheptel breton. Dans 10 % des troupeaux laitiers, cette démarche a permis d’identifier des animaux IPI, donc de les éliminer. La proportion d’élevages présumés indemnes est passée de 40 à 60 %. En 2008(3), plus de 50 % des bovins de la région sont inscrits au fichier des animaux garantis non IPI (FAG), base informatique de la démarche. L’objectif n’est pas de qualifier tous les troupeaux bretons, mais de fournir une garantie pour tous les bovins commercialisés (en production ou destinés à la reproduction, mais pas ceux en engraissement).

Des facteurs de risque de séroconversion ont également pu être identifiés : il s’agissait de contacts de voisinage dans 62 % des cas et d’achat sans garantie pour 45 %. Le développement du FAG, consultable et utile aux éleveurs, surtout pour les transactions, a également servi de support statistique. Il permet de suivre l’évolution du statut individuel d’un animal et du troupeau, et de repérer les anomalies.

  • (1) Journal officiel 0200 du 30/8/2011.

  • (2) B. Dufour, D. Repiquet et A. Touratie : « Place des études économiques dans les décisions de santé animale : exemple du rapport coût/bénéfice de l’éradication de la diarrhée virale bovine en France » Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1999, vol. 18, n° 2, pp. 520-532.

  • (3) Proceeding des journées nationales des Groupements techniques vétérinaires (GTV) 2006, pp. 749-755, et de la journée bovine nantaise, 2008.

Gare au cheval de Troie

Il est un cas où l’introduction d’un bovin non IPI peut tout de même apporter le virus dans l’élevage : s’il s’agit d’une femelle en gestation, infectée entre le 40e et le 125e jour de développement fœtal. Compte tenu du risque de voir naître un IPI, il est important de rappeler aux éleveurs d’isoler le veau dès sa naissance, le temps de le tester.

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