Faune de la terre Adélie
Formation continue
FAUNE SAUVAGE
Auteur(s) : Marion Debin
Les côtes antarctiques sont peuplées d’espèces animales variées et strictement protégées.
Depuis 1959, le traité sur l’Antarctique gèle toute revendication territoriale sur ce continent. La terre Adélie, découverte par le Français Jules Dumont d’Urville en 1840, n’est donc plus française. Signé en 1991, le protocole de Madrid offre une protection stricte de l’environnement. Ces deux traités font du continent une « réserve naturelle consacrée à la paix et à la science ».
La base scientifique de Dumont d’Urville, ouverte en 1956, permet la présence à l’année de chercheurs français en terre Adélie, sur l’archipel de Pointe-Géologie. Contrairement aux idées reçues, les côtes adéliennes constituent une zone de reproduction pour diverses espèces animales, dont l’étude est particulièrement intéressante.
Deux espèces de manchots, appartenant à la famille des Spheniscidae (ordre des Sphenisciformes), se reproduisent sur les côtes adéliennes : l’emblématique manchot empereur (Aptenodytes forsteri) en hiver et le manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) en été. Les quelque six mille manchots empereurs qui peuplent l’archipel se regroupent en une seule colonie située sur la banquise et dont l’emplacement varie. En revanche, les quarante mille couples de manchots Adélie sont répartis dans de nombreuses colonies, sur plusieurs îles.
Quatre types de pétrels de la famille des Procellariidae (ordre des Procellariiformes) et reconnaissables à la bosse présente sur leur bec se reproduisent dans la zone, en été : le damier du Cap (Daption capense), le pétrel des neiges (Pagodroma nivea), le fulmar antarctique (Procellaria glacialoides) et le pétrel géant (Macronectes giganteus), qui peut atteindre deux mètres d’envergure pour un poids de cinq kilos. Un cinquième pétrel, de la famille des Hydrobatidae (ordre des Procellariiformes), est présent. Il s’agit de l’océanite de Wilson (Oceanites oceanicus), le plus petit des oiseaux de la terre Adélie. Il pèse à peine cinquante grammes.
Un dernier oiseau se reproduit en terre Adélie : le skua antarctique ou labbe de McCormick (Catharacta skua maccormicki). Appartenant à la famille des Stercorariidae (ordre des Charadriiformes), cet opportuniste possède une allure de rapace.
Les pétrels des neiges (un peu moins de mille couples reproducteurs) et les damiers du Cap (environ cinq cents couples) sont assez nombreux dans l’archipel. En revanche, les populations de fulmars (une cinquantaine de couples qui nichent dans une unique falaise), de skuas (une cinquantaine de couples) et de pétrels géants (une dizaine de couples) sont bien plus modestes.
L’unique mammifère se reproduisant dans la zone est le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii), qui met bas sur la banquise en septembre.
Pendant l’hiver austral, les oiseaux (hormis le manchot empereur) quittent les côtes antarctiques pour migrer vers le nord. Certains restent à proximité de la banquise (manchots Adélie et pétrels des neiges), tandis que d’autres parcourent de grandes distances (les skuas jusqu’en Alaska, les fulmars et les damiers du Cap jusqu’au Brésil). Ces animaux se nourrissent tous en mer (krill, poissons, céphalopodes, etc.), les pétrels géants et les skuas étant également des charognards et des prédateurs des autres oiseaux.
Sans se reproduire en terre Adélie, plusieurs autres espèces y sont observées chaque année, de façon exceptionnelle ou plus habituelle. Chez les manchots, gorfous sauteurs, gorfous de Schlegel, gorfous macaroni, manchots jugulaires ou manchots royaux visitent parfois l’archipel quelques jours. Ils viennent en général seuls. D’autres espèces d’oiseaux marins peuvent également être aperçues, tels le pétrel antarctique ou l’albatros fuligineux.
Concernant les mammifères, des phoques crabiers sont régulièrement observés. Beaucoup plus rarement, un éléphant de mer peut être vu. L’été, des cétacés sont parfois de passage : petits rorquals de l’Antarctique, orques, etc. Enfin, un ou plusieurs léopards des mers élisent domicile chaque été dans l’archipel. Ils se nourrissent notamment de manchots Adélie et quittent la zone au moment de la formation de la banquise.
La base accueille chaque année une centaine de personnes l’été et vingt-six hivernants l’hiver, dont quatre biologistes. Les essais réalisés dans les domaines de l’écologie, de la biologie marine, ou encore de la physiologie ont fortement participé à l’augmentation des connaissances sur la faune antarctique. La terre Adélie a notamment été le théâtre des premiers travaux concernant le chant du manchot empereur, d’études sur le processus du vieillissement chez le pétrel des neiges, ainsi que de recherches sur les trajets migratoires ou les dynamiques de population.
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