La durabilité de la filière avicole s’inscrit dans la notion de développement durable

Le développement durable est l’occasion de se poser la question de la façon dont la filière avicole peut être articulée à un territoire », a indiqué Jean Lossouarn lors des dernières Journées de la recherche avicole, à Tours.

Un programme de recherche (Aviter) a porté sur cinq bassins de production en France, répartis en Bretagne, en Vendée, dans le Gers et dans les Landes, et sur deux au Brésil, afin de construire une représentation partagée de l’insertion de la filière sur le territoire. L’objectif est de comprendre les conditions et les déterminants d’un développement durable du système “filière-territoire”.

Pour cela, deux volets d’approche complémentaires sont combinés : une exploitation de l’ensemble des informations sur l’agriculture dans le territoire, et une démarche d’analyse de la filière. Le modèle DPSIR (drivers, pressures, state, impacts, responses, voir schéma) de l’Agence européenne de l’environnement a permis de déterminer ce qui est endogène ou exogène au territoire, d’intégrer l’aviculture parmi les autres activités productives sur ce dernier, et d’identifier les limites auxquelles se heurte le développement de ce système “filière-territoire”.

Le modèle DPSIR permet d’insérer une filière dans un territoire donné

Par exemple, en Bretagne, grâce au modèle DPSIR, les “forces motrices” de cette région mises en évidence sont, entre autres, un coût de production plus faible que dans d’autres parties du monde, et une grande distribution puissante.

Les “pressions” identifiées sont l’exigence de compétitivité, des réglementations de plus en plus sévères, et une image dégradée des systèmes d’élevage intensif.

Parmi les “états” figurent des savoirs techniques pointus, mais de faibles marges chez les éleveurs.

Les “impacts” sont le vieillissement des bâtiments et des éleveurs, et un métier qui n’attire pas.

Les “réponses” doivent donc notamment être axées sur la valorisation de l’image de la filière, l’aide à l’installation des jeunes et à la rénovation du parc, la rigueur dans la gestion des entreprises et, le cas échéant, leur restructuration.

« La mondialisation est créatrice, mais aussi destructrice d’activités »

Le modèle produit ainsi une vision dynamique du système “filière-territoire”, qui peut s’adapter à chaque région. Pour Jean Lossouarn, « il n’est pas possible de faire cohabiter durabilité et immobilité. La mondialisation est créatrice, mais aussi destructrice d’activités, qui ne sont plus adaptées, et l’innovation est essentielle. Il faut réinsuffler du dynamisme, remettre de l’optimisme dans cette filière qui souffre de l’excès de pessimisme ambiant ».