Toutes les dix minutes, une personne meurt de la rage dans le monde

55 000 C’est le chiffre estimé et certainement sous-évalué du nombre annuel de victimes de la rage dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Elle ajoute que 99 % des cas humains sont dus à des morsures de chiens infectés, et que le virus rabique touche particulièrement des enfants dans les pays en voie de développement.

Selon certaines analyses réalisées, 10 % seulement des ressources financières utilisées aujourd’hui pour traiter les personnes mordues par un chien présumé enragé suffiraient aux services vétérinaires nationaux du monde entier pour éradiquer la rage à sa source (animaux domestiques) et prévenir ainsi presque tous les cas humains.

Pour l’OIE, la vaccination des animaux reste la meilleure méthode de contrôle et d’élimination de la maladie. « Pour des raisons éthiques, écologiques et économiques, l’abattage des animaux vecteurs potentiels ne doit pas être considéré comme la méthode prioritaire de contrôle et d’éradication de la rage, ajoute Bernard Vallat, directeur général de l’OIE. Toutes les campagnes fructueuses d’éradication de la maladie ont, par exemple, combiné le contrôle des populations de chiens errants et la vaccination généralisée des chiens domestiques. »

Inciter la recherche à développer des vaccins qui ne nécessiteraient plus de rappels

Mais les programmes de contrôle de la rage représentent un défi financier majeur pour de nombreux pays (notamment ceux en développement). Les coûts de la vaccination restent particulièrement élevés. Selon l’OIE, il importe donc d’inciter la recherche et l’industrie à développer des vaccins assurant une immunité à long terme et qui ne nécessiteraient plus de rappels.

Le développement de banques de vaccins (au niveau régional et mondial) est également à l’étude par l’OIE, et les principales organisations internationales engagées dans le contrôle de la rage (dont l’Organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations unies et l’Organisation mondiale de la santé). Une banque de vaccins pour l’Asie est déjà en cours de constitution depuis cette année.

« Tous les programmes de contrôle de la rage doivent prendre en compte les besoins d’amélioration de l’efficacité et des moyens des composantes publiques et privées des Services vétérinaires nationaux, notamment en matière de conformité avec les normes internationales publiées par l’OIE », insiste Bernard Vallat.

Si en France, la maladie peut paraître bien lointaine, la vigilance reste de mise, comme en témoigne le cas de rage importé du Maroc en Vendée, cet été.

• Source : OIE.