« Oniris concrétise sa valeur ajoutée autour des biotechnologies de la santé et de l’alimentation »

La Semaine Vétérinaire : Comment la mixité se traduit-elle sur le terrain ?

Pierre Saï : Deux cursus différents “classiques” coexistent à Oniris : l’un forme des vétérinaires, l’autre des ingénieurs. Les cours de ces formations restent principalement dispensés sur leurs sites respectifs, mais les équipes enseignantes et les étudiants de ces filières se côtoient quotidiennement et développent de nombreux projets communs. Les conseils regroupent physiquement les enseignants des deux cursus. À l’exception des disciplines médicales et cliniques, toutes les unités de recherche sont constituées d’enseignants vétérinaires et ingénieurs.

La S. V. : Comment évoluent les équipes enseignantes et les étudiants ?

P. S. : Un sentiment d’appartenance à Oniris s’est développé dans le corps enseignant, qui se mobilise autour de la transversalité entre les cursus. Les étudiants arrivent chaque année dans notre école avec une passion pour leur futur métier et la mixité, source de valeur ajoutée, doit leur être expliquée.

La S. V. : Quelles nouveautés la fusion a-t-elle induites en termes d’enseignement ?

P. S. : Chaque formation apporte un plus à l’autre. La filière ingénieur fait bénéficier les vétérinaires d’une culture entrepreneuriale et de projets. Des disciplines transversales ont des séquences communes, par exemple lors de fabrication d’aliments innovants, où les ingénieurs s’attachent au process et les vétérinaires à la sécurité sanitaire. À côté de la spécialité “alimentation”, une nouvelle, consacrée aux “biotechnologies de la santé”, est proposée cette année dans la filière ingénieur. Elle traduit la synergie des 2 cursus et vise à former des ingénieurs pour l’industrie pharmaceutique.

La S. V. : Qu’en est-il du rayonnement de l’école à l’international ?

P. S. : Une internationalisation accélérée est le point majeur de la stratégie de développement d’Oniris pour les 5 prochaines années. Un objectif structurant est d’obtenir que 25 % des étudiants, tous niveaux confondus, soient étrangers et que 25 % des cours soient dispensés en anglais.

La S. V. : D’autres projets à venir ?

P. S. : Notre filière “biotechnologie de la santé” s’étoffe. Un centre de formation, avec un bâtiment dédié, sera opérationnel en 2012 et reproduira les conditions de bonnes pratiques en laboratoire d’une usine de production de biomédicaments. Il est destiné à la formation initiale de nos futurs ingénieurs, mais aussi à la formation continue. Un centre d’investigation préclinique, avec notamment une plateforme d’imagerie et de radiothérapie, sera finalisé dans le cadre des “investissements d’avenir”. À partir du grand emprunt d’État, un équipement d’excellence sur la sécurité des aliments, préfigurant un institut de l’alimentation, devrait se structurer.

• 1 École nationale vétérinaire de Nantes et École nationale d’ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires.