Un véto à La Havane

Lorsque Iván, vétérinaire médiocre et écrivain frustré, porte sa femme en terre, il est pris de vertige face à la vacuité de son existence. Comme tout Cubain qui se respecte, il se tourne alors avec nostalgie vers le passé, la révolution et une figure étrange : celle de cet homme mystérieux baladant ses deux lévriers barzoï sur les plages de La Havane, dont il avait fait la connaissance à la fin des années 70.

À travers les confessions de « l’homme qui aimait les chiens », ce vétérinaire désabusé retrace l’épopée de toute une idéologie communiste éprouvée par l’histoire, de la révolution russe à la guerre d’Espagne, articulée autour des deux acteurs d’un crime : la victime, Trotski, et son meurtrier, Ramón Mercader.

Un roman comme seuls les écrivains cubains en écrivent, aussi puissant que sombre, aussi nostalgique que profondément ancré dans la nature humaine. Un grand voyage littéraire.

• L’Homme qui aimait les chiens, Leonardo Padura, éditions Métailié, 672 p., 24 €.