Une mort peut en cacher une autre

Un témoignage publié par Rue89 début septembre fait froid dans le dos : celui d’une journaliste dont la chienne Tequila, labrador de 8 ans, est morte de la maladie d’Addison faute de médicament, le Syncortyl®, mystérieusement indisponible en officine. En colère, la journaliste se lance dans une enquête sur cette aberration pharmaceutique.

Et de découvrir que derrière la rupture de stock du Syncortyl® se cache une organisation assez opaque du circuit de distribution du médicament.

Où un médicament peut cesser d’être distribué aux pharmaciens brutalement, infligeant ainsi une double peine à des patients atteints d’une maladie rare et laissés sans solution de repli.

Où les pharmaciens en rejettent la responsabilité sur les grossistes, qui la rejettent sur les laboratoires, qui à leur tour accusent les grossistes, etc.

Où la journaliste s’étonne que les laboratoires ignorent totalement la destination de leurs médicaments. En l’occurrence, Sanofi-Aventis « ignorait que Syncortyl® était prescrit par les vétérinaires avant la rupture de stock ». Pourtant, Tequila a reçu pendant 3 ans un traitement sans AMM¹ vétérinaire. Où la mort brutale d’un chien révélait deux problèmes de santé publique : l’absence de suivi post-AMM sur le véritable usage des médicaments, et leur prescription “hors AMM”.

• 1 Autorisation de mise sur le marché. Source : Rue89, 5/9/2011.