LES BREBIS DU VAL D’AZUN EN ROUTE VERS LES CIMES - La Semaine Vétérinaire n° 1466 du 14/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1466 du 14/10/2011

Reportage

Pour la 16e édition, la transhumance au lac d’Estaing (Hautes-Pyrénées) a inauguré la montée des troupeaux de brebis allaitantes dans les estives, le 28 mai dernier. À chaque traversée de villages, les bergers et leurs troupeaux se regroupent pour former une colonne sur la route qui s’enfle de la masse de touristes désireux de renouer avec une tradition séculaire. Au total, près de 1 200 brebis marchent à une cadence soutenue, impatientes d’atteindre les vastes étendues herbeuses situées entre 1 500 et 2 500 m d’altitude. Elles y séjournent pendant 3 mois.

L’herbe y pousse lentement, mais elle est de meilleure qualité qu’en plaine. Contrairement aux laitières, la plupart des brebis allaitantes ne sont pas gardées en permanence par un pâtre sur les estives, faute de main-d’œuvre disponible. La surveillance du troupeau, généralement hebdomadaire, est assurée par l’éleveur lui-même. C’est l’occasion de contrôler l’état sanitaire des animaux et de leur apporter les soins nécessaires.

2 à 5 % de mortalité en estive

Le milieu montagnard est parfois difficile, voire hostile : les brebis doivent se déplacer sur des terrains rocheux accidentés, sont soumises aux intempéries et à de fortes variations de températures. Ce sont les agnelles qui souffrent le plus : la première année leur permet de s’acclimater et de s’immuniser contre certaines maladies comme l’ehrlichiose. Quand elles ne sont pas mortelles, les chutes peuvent occasionner des fractures et des avortements. Le sol caillouteux est souvent traumatisant pour les pieds. Par ailleurs, les morts par foudroiement ne sont pas rares. Autre menace, les prédateurs, avec surtout les chiens errants, mais aussi l’ours, voire les vautours, ces charognards qui depuis quelques années peuvent s’attaquer à un animal vivant affaibli. Outre l’agression d’une ou plusieurs brebis,? ces attaques conduisent souvent à un affolement général susceptible de précipiter une partie du troupeau dans un ravin. Tous ces aléas expliquent que la survie des agneaux est fortement compromise en montagne. Il n’y a donc pas d’agnelage en estive, les mises bas sont programmées pour le retour, en septembre.

Un mélange des troupeaux favorisant la transmission de maladies

Hormis la brucellose et l’épididymite chez les béliers, qui sont contrôlées (pour le département des Hautes-Pyrénées), le statut sanitaire des troupeaux transhumants vis-à-vis des autres maladies est inconnu. Or, des ovins issus d’élevages différents se côtoient et se mélangent sur les estives, et un troupeau sain au départ peut être contaminé par contact direct ou indirect avec un troupeau atteint. Ainsi, se transmettent des parasites internes et externes, des maladies infectieuses comme la pasteurellose, la chlamydiose, la salmonellose, les mycoplasmoses ou encore la border disease. Parfois, les ovins fréquentent les mêmes endroits que certains ongulés sauvages de montagne, notamment les isards. Il existe des maladies communes aux deux espèces, mais la probabilité que les isards constituent un réservoir de contamination est faible. Les ovins indemnes ont beaucoup plus de chances d’être contaminés par leurs congénères que par les isards.

Des dégâts causés par la mouche Wohlfartia magnifica

Depuis la fin des années 80, les zones d’estives au-dessus de 1300 m d’altitude sont touchées par une myiase particulièrement redoutable chez les ovins. La mouche incriminée, Wohlfartia magnifica, est attirée par les milieux vivants et humides et se pose préférentiellement sur les plaies, les muqueuses et les souillures de la toison pour y pondre des œufs. Après éclosion, les larves carnassières prolifèrent et génèrent de véritables cavités susceptibles de se surinfecter, ce qui peut conduire, en l’absence de traitement, à la mort de l’animal. La mouche a également la capacité de disperser des germes comme ceux de la kératoconjonctivite infectieuse ou des mammites d’été.

Conditions sanitaires

Avant le départ, les éleveurs doivent obtenir une autorisation de transhumance de la Direction départementale de protection des populations (DDPP). Y figurent le numéro de cheptel, le nombre d’animaux participant à la transhumance, le numéro des béliers, ainsi que l’attestation de qualification sanitaire. Dans les Hautes-Pyrénées, les ovins autorisés à transhumer doivent être réglementairement identifiés et issus d’un cheptel indemne de brucellose. Les béliers doivent en plus être résistants vis-à-vis de la tremblante et indemnes d’épididymite. Depuis 2011, la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine n’est plus obligatoire pour transhumer.

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