Production de mâles entiers : l’Europe du Nord pionnière

Sur une invitation de la Commission européenne, des représentants des éleveurs, de l’industrie de la viande, des détaillants, des scientifiques, des vétérinaires et des ONG de protection animale en Europe se sont rencontrés à Bruxelles. L’objectif : discuter de la castration des porcs et des solutions qui permettraient de la remplacer, mais aussi examiner les possibilités de mettre un terme à cette pratique. Le groupe de travail s’est réuni en septembre, octobre et novembre 2010.

L’arrêt de la castration des porcs en 2018 et la mise en place de mesures de traitement de la douleur opératoire d’ici à cette date ont été décidés par Bruxelles.

Certains pays ont historiquement fait le choix de produire majoritairement des mâles entiers, pour des raisons éthiques ou économiques. C’est le cas du Royaume-Uni, de l’Irlande ou encore de l’Espagne.

Le personnel des abattoirs formé à détecter les odeurs

L’Allemagne et les Pays-Bas développent depuis deux à trois ans cette production de mâles entiers pour les mêmes raisons, en y associant parfois des justifications environnementales. à tel point qu’en 2011, près de 25 % des élevages qui livrent les entreprises leaders “d’abattage-découpe-transformation” de ces pays ont arrêté de castrer les mâles, explique l’Institut du porc (Ifip) dans sa lettre d’information de juillet dernier. Dans ces pays, les entreprises d’abattage développent une technique de tri sur la chaîne fondée sur la détection par le nez humain, avec du personnel formé à analyser les odeurs. Ces techniques leur permettent de sortir du marché 5 %? des carcasses de mâles entiers les plus odorantes, notamment dans le secteur de la viande fraîche.

Parallèlement, des essais de nez électronique ou d’autres techniques pouvant détecter les odeurs de verrat sont en cours de développement. Aujourd’hui, seuls les Danois possèdent une telle machine, mais elle date des années 90 et ne détecte qu’un composé odorant des viandes de mâles entiers : le scatol (mais pas l’androsténone). L’Ifip précise qu’il participe à la recherche de techniques industrielles de détection des odeurs de verrat.

• Source : Ifip, juillet 2011.