Formation
NAC
Auteur(s) : ADELINE LINSART
Fonctions : consultante NAC, centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin, Saint-Martin-Bellevue (Haute-Savoie).
– Les cellules ovariennes persistantes sont à l’origine de tableaux cliniques variables : le retour en chaleurs est le plus souvent évident, mais des signes cliniques frustes sont possibles.
– Le diagnostic passe souvent par la laparotomie.
– L’ovario-hystérectomie est indispensable lors de stérilisation chirurgicale.
La rémanence ovarienne est fréquente chez la furette, notamment lors de stérilisation par ovariectomie seule. Le caractère diffus des ovaires et la bourse ovarique riche en graisse rendent la visualisation de l’ovaire difficile. Une exérèse incomplète est ainsi fréquente. La persistance de cellules ovariennes ectopiques non identifiées est également possible. Bien que du tissu ovarien accessoire soit mis en évidence sur le ligament suspenseur de l’ovaire chez le chat, la femme et la vache, l’erreur chirurgicale serait une cause majeure de rémanence ovarienne chez les carnivores domestiques, selon certains auteurs. L’autotransplantation de tissus ovariens est une autre hypothèse (deux cas de tumeurs stéroïdo-sécrétantes sous-cutanées sont décrits chez deux furettes, qui pourraient découler d’une transplantation involontaire de cellules ovariennes au cours de la stérilisation chirurgicale). Chez le furet, il semble que la survenue de tumeurs ovariennes lors de rémanence soit fréquente, bien qu’il n’existe pas d’études rétrospectives, contrairement à la chienne, chez laquelle 1 cas de rémanence ovarienne sur 4 est associé à une tumeur du tissu ovarien persistant. Les tumeurs ovariennes du furet sont généralement non sécrétantes. Les métastases ne sont pas décrites et le pronostic postopératoire est excellent.
Les cellules ovariennes persistantes ne sont pas systématiquement fonctionnelles et ne provoquent pas nécessairement des symptômes immédiats. Le tableau clinique est variable : le retour en chaleurs peut être précoce et ne pose alors pas de difficultés diagnostiques, le gonflement vulvaire chez la furette étant caractéristique. Il arrive souvent que les signes soient frustes (gonflement vulvaire modéré, alopécie, pelage clairsemé, peau fine, hydromètre, affections mammaires).
En présence de signes de chaleurs chez un animal stérilisé chirurgicalement, le diagnostic différentiel inclut la rémanence ovarienne (ce qui concerne généralement des individus jeunes stérilisés récemment) et la maladie surrénalienne1 (furettes âgées de plus de 4 ans). Des examens complémentaires sont alors entrepris, mais ils n’autorisent que rarement le diagnostic.
Les modifications des sécrétions hormonales ne sont pas systématiques. Lorsqu’elles sont présentes, elles ne permettent pas de différencier avec certitude rémanence ovarienne et maladie surrénalienne. Un test à base de gonadotrophine chorionique humaine (HCG) peut être entrepris (injection intramusculaire de 100 UI d’HCG). Si l’injection est sans effet, elle peut être renouvelée 7 à 10 jours plus tard. L’absence de réponse aux injections n’exclut pas une rémanence ovarienne : le tissu ovarien persistant n’y est pas systématiquement sensible. La petite taille du furet rend le diagnostic échographique difficile. La sensibilité de cet examen dépend en outre de l’expérience de l’opérateur et de la taille du fragment ovarien. Celui-ci est normalement situé à l’emplacement anatomique des ovaires et apparaît sous la forme d’une structure kystique plus ou moins cloisonnée. Mais les tissus ovariens persistants sont rarement identifiés. L’évaluation des surrénales rend toutefois cet examen intéressant. En pratique, le recours à la laparotomie exploratrice, à la fois diagnostique et thérapeutique, est préféré. L’identification des résidus ovariens est parfois délicate, une inspection minutieuse des tissus est indispensable.
1 Voir aussi « La maladie surrénalienne du furet est émergente », La Semaine Vétérinaire n° 1363, pp. 42-43.
2 Autorisation de mise sur le marché.
Cet article a fait l’objet d’une publication dans le n° 1464 du 30 septembre 2011. Malheureusement, un problème technique a entraîné la disparition de quelques lignes. Le revoici dans son intégralité.
La furette connaît un œstrus persistant qui ne peut être stoppé que par l’accouplement ou des méthodes chimiques (injection de gonadotrophine chorionique humaine ou HCG). Les animaux non destinés à la reproduction doivent donc être stérilisés dès leurs premières chaleurs.
→ Stérilisation chirurgicale : l’ovario-hystérectomie est indispensable. Elle permet de réduire le risque de rémanence ovarienne et d’éviter des complications utérines en cas de survenue d’une maladie surrénalienne. Une attention particulière doit être portée à la pose des ligatures qui doivent être à distance raisonnable de l’ovaire (situé dans la bourse ovarique) sans toutefois léser la graisse périrénale dans laquelle se situe le trajet tortueux de l’uretère (risque d’hydronéphrose). L’ovaire doit être manipulé a minima durant l’intervention, de manière à limiter le risque d’autotransplantation.
→ Stérilisation chimique : elle consiste à placer un implant de desloréline par voie sous-cutanée (utilisation hors AMM2). La durée d’action de l’implant chez le furet n’est pas connue avec précision : elle se situerait entre 18 et 24 mois. Des réactions locales sont possibles après la pose de l’implant (aggravées par les morsures entre congénères). Le principal inconvénient de cette méthode repose sur le coût et le caractère réversible de la stérilisation : les propriétaires doivent détecter précocement le retour en chaleurs afin de faire procéder à une nouvelle stérilisation avant la survenue d’une anémie par hyperœstrogénisme. Les conséquences de la pose répétée d’implants de desloréline tout au long de la vie de l’animal ne sont pas connues.
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