UN CENTRE POUR REPTILES EN AFRIQUE DU SUD - La Semaine Vétérinaire n° 1467 du 21/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1467 du 21/10/2011

Reportage

Au centre de Khamai (Afrique du Sud), qui contribue à enrayer la disparition des espèces, l’éducation du grand public est un outil puissant qui joue un rôle majeur dans leur conservation.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), 21 espèces de reptiles se sont éteintes ces dernières années. 16 d’entre elles vivaient sur des îles. Ces animaux sont particulièrement vulnérables, car leur environnement est facilement affecté par l’expansion agricole, l’érosion ou l’introduction de prédateurs. L’Afrique du Sud n’est, bien entendu, pas épargnée par le phénomène. Cependant, le centre pour reptiles de Khamai, au nord-est du pays, contribue à y pallier. Il s’agit d’une structure de réhabilitation et de recherche située dans la province de Limpopo (riche en reptiles), où l’éducation est un outil puissant qui joue un rôle majeur dans leur conservation.

Donald et Juanita Strydom, les propriétaires des lieux, ainsi que leurs 12 salariés, s’attellent chaque jour à faire tourner ce centre dont la mission est de récupérer les espèces en danger et de les préserver. Aucun animal n’est acheté ni revendu. Tous seront relâchés, relocalisés ou entreront dans un programme de recherche. De jeunes iguanes jamaïcains par exemple (longtemps considérés comme éteints jusqu’à ce que des œufs soient retrouvés) y sont élevés en captivité jusqu’à leur autonomie.

Le public apprend à différencier les espèces

Ce centre abrite des enclos protégés et des laboratoires de recherche, mais aussi plusieurs lieux dédiés à l’éducation des visiteurs et à leur sensibilisation aux missions qui réunissent aujourd’hui tous les membres de Khamai. La visite commence même par une conférence visant à les familiariser avec les reptiles, tout en dédiabolisant ces derniers et en faisant prendre conscience à l’auditoire des réels dangers qu’ils encourent. Pendant plus d’une heure, le public apprend à différencier les serpents nocturnes des diurnes (pupille allongée versus ronde), un serpent d’un lézard (un serpent n’a ni oreille ni paupière, et des écailles qui se chevauchent) ou à déterminer le sexe d’un serpent (il convient d’insérer une tige métallique dans un orifice situé ventro-caudalement. Si la tige va plus loin que 7 rangées d’écailles, c’est un mâle). En outre, il peut y découvrir que l’odorat du serpent repose sur sa langue bifide qui fixe les molécules contenues dans l’air. Quand il la sort, un organe situé dans la sphère oro-nasale (l’organe de Jacobson) analyse et compare les molécules fixées sur les deux parties de la langue, rendant cet odorat 80 fois plus puissant que celui d’un chien.

Un des points essentiels est l’apprentissage de la classification des serpents, distingués en 4 groupes selon leurs crocs. Les premiers et les plus évolués sont à crocs pivotants à l’avant de la bouche. Leur venin contient pour la plupart des cytotoxines. Les seconds sont à crocs fixés à l’avant de la bouche. Leur venin contient le plus souvent des neurotoxines. Puis viennent les serpents à crocs situés à l’arrière de la bouche, moins évolués et producteurs d’hémotoxines. La dernière catégorie est dépourvue de crocs et sa morsure n’est pas venimeuse.

Zoom sur 3 serpents

Une attention particulière est portée à la présentation de 3 serpents fréquemment rencontrés en Afrique du Sud.

Le premier est le puff adder, ou lazy snake, serpent répandu et le plus meurtrier dans le pays. Le paradoxe est qu’il est possible de passer nombre de fois devant lui, voire de lui marcher dessus sans qu’il ne réagisse. Les incidents surviennent lorsque des locaux ou des touristes veulent l’attraper à la main. Serpent le plus rapide du monde, il ne lui faut pas plus d’un quart de seconde pour mordre. Son venin contient généralement des cytotoxines.

Le second est le boomslang, ou tree snake. Il vit dans les arbres, et c’est aussi le plus venimeux de toute l’Afrique (son venin contient des hémotoxines). Il est heureusement docile et peu agressif.

Enfin, la dangerosité communément accordée au spitting cobra est à relativiser. Bien qu’il puisse cracher du venin à plus de 2,6 m, on se rend compte assez vite, démonstration à l’appui, qu’il impressionne et siffle, mais ne mord jamais. Des séances d’autopsie sont par ailleurs organisées.

Par toutes ces actions, Khamai joue un rôle crucial dans la connaissance et la sensibilisation à la préservation des reptiles. Le défi pour l’avenir sera de trouver un moyen de réconcilier le besoin grandissant de l’homme de s’étendre et de se nourrir avec la préservation des espaces sauvages nécessaires à la survie des reptiles et des autres animaux.

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