Pascal Lavedan (L 78) nous a quittés

Cher Jules (ton prénom avait changé à l’ENV de Lyon pour d’obscures raisons d’identité lors d’un concours hippique mémorable en Angleterre), nous t’avons vu entrer à l’école en 1973 et t’avons tout de suite reconnu comme des nôtres, la bande de ceux qui aimaient bien vivre.

Ta moustache de sapeur, ta dégaine évaporée, ton élégance souvent, mais pas toujours, ta gouaille et cette attitude toujours chaude, qui débouchait sur des rigolades inextinguibles.

Les études ne t’ont pas posé trop de problèmes, ta tête était bien faite et le temps restant était utilisé pour des activités autrement plus importantes.

Le sport notamment. Grand rugbyman, tu inventais de nouvelles règles. Au ski, les parallèles se croisaient et cela tenait davantage du sémaphore que de la glisse. Mais à cheval, tu étais bon et beau cavalier.

A l’école, nous avions d’ailleurs intégré à notre tribu un groupe de cavalières (plus que de cavaliers), où tu as trouvé ton épouse Béatrice. Votre mariage à Grignan, fut épique, inoubliable de générosité dans la folie.

Ensuite, nos vies professionnelles nous ont séparés. Le groupe d’Annonay où tu t’es intégré t’a accueilli avec toute l’humanité de ces grands vétérinaires ruraux : Pierre Noyer, Michel Guigal, Pierre Chastagnier, Christian Chaillot. Tu aimais ton travail : parcourir la campagne ardéchoise, soigner veaux, vaches, cochons, couvées… Je suis certain que ta chaleur humaine était appréciée de tous, collaborateurs et gens du pays.

Béatrice t’a donné 3 enfants, Marion, Fanny et Antoine qui, mélangeant les richesses de deux êtres si sympathiques, vous ressemblent et ont pérennisé votre originalité.

Malheureusement, tu as commencé à souffrir de mal-être et la douleur psychique était très forte. Tu as lutté, avec l’aide de ta famille et de tes amis. Tu es parti vers d’autres horizons (Lyon, le Tchad), mais le cœur n’y était pas. Je t’ai rencontré quelques fois en congrès : tu semblais mieux, mais toujours si fragile… Et là, Béatrice m’a annoncé cette nouvelle qui nous fige tous : tu es parti. Jules, on t’aimait beaucoup et nous te garderons toujours dans notre cœur. Que Béatrice et vos enfants trouvent un peu de réconfort dans ce message de souvenir de nos glorieuses années où tu fus l’un de nos grands camarades.