Véto du septième art

C’est un parcours singulier et représentatif des compétences multiples qui se cachent en chacun d’entre nous. Diplômé de Nantes en 1995, Erwann Créac’h officie quelque temps à la DSV 22 puis plaque tout pour changer de vie avec le nouveau millénaire. Il “monte” à Paris, s’inscrit au cours Florent, se produit à la Cartoucherie de Vincennes avant de monter sa propre compagnie de théâtre, puis sa première pièce, Si j’étais un homme, au théâtre de Ménilmontant.

Il ne s’arrête pas là et passe régulièrement derrière la caméra en tant qu’assistant-réalisateur avant de créer sa propre société de production, Overlap films. À la faveur d’une rencontre avec Reza Serkanian, un réalisateur franco-iranien, il se lance à corps perdu dans le projet qui donnera naissance à Noces éphémères, peinture sociale d’une tradition surprenante en Iran : le mariage à durée déterminée. Le film sortira sur les écrans le 9 novembre prochain, 4 ans après que les premiers mots du scénario ont été portés sur le papier.

Et c’est le papier justement qui lui offre le lien avec sa formation première. Écrivain et cinéaste une bonne partie de ses jours, Erwann Créac’h est vétérinaire à domicile le reste du temps. De cette expérience unique dans l’intimité des “maîtres”, il a tiré un ouvrage qu’on dirait fait de short cuts, Carnivores domestiques. Ce dernier compte d’ailleurs parmi les nominés au prix “30 Millions d’amis” cette année.

De sa formation, Erwann Créac’h dit avoir gardé “une rigueur, un esprit d’analyse et de synthèse qui sont des atouts”, en particulier pour cette nouvelle voie de l’écriture et de la cinématographie, “très exigeante” à bien des égards.

• Carnivores domestiques, Erwann Créac’h, Edite, avril 2011.

• Noces éphémères, de Reza Serkanian, Jupiter communications, sortie le 9 novembre 2011.