Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/VOLAILLES
Auteur(s) : MICHEL MAGNIN*, ISABELLE BOUVAREL**, LORENZA RICHARD***
Fonctions :
*BNA Nutrition animale à Chateau-Gontier (Mayenne).
**Itavi à Nouzilly (Indre-et-Loire). Article tiré de la conférence « Gérer l’alimentation pour contribuer au bien-être des poulets de chair » présentée lors des 9e journées de la recherche avicole à Tours, en mars 2011.
– Une bonne conduite alimentaire peut éviter l’apparition de troubles de santé, donc contribuer au bien-être des poulets.
– L’aliment doit être accessible, sain et équilibré. Sa composition, sa présentation et son mode de distribution concourent au bien-être animal.
Une bonne gestion alimentaire peut contribuer au bien-être des poulets de chair, sélectionnés sur la vitesse de croissance et l’efficacité de l’engraissement aux dépens de l’activité. L’apparition de troubles locomoteurs, digestifs, respiratoires et métaboliques, de lésions cutanées et de mortalités, peut être diminuée par une approche alimentaire adaptée. Plusieurs points sont à prendre en compte.
→ L’eau de boisson et l’aliment doivent être accessibles, avec des points d’alimentation et d’abreuvement suffisants en regard du nombre et de l’âge des animaux, ainsi que des conditions d’ambiance.
→ Le jeûne ne doit pas être supérieur à 12 heures (en accord avec la directive européenne 2007/43/CE sur la protection des poulets de chair).
→ L’aliment distribué doit être sain : il est nécessaire de vérifier qu’il ne pas comporte pas de toxiques au sens large (chimiques ou biologiques), de matières premières dégradées (par surcuisson par exemple, ce qui diminue la digestibilité) et de facteurs antinutritionnels (FAN). Ces derniers sont des molécules :
– qui diminuent la digestibilité des protéines, ce qui favorise le développement de populations microbiennes du tube digestif distal (facteurs antitrypsiques des graines de soja crues ou mal cuites, tanins dont ceux condensés du sorgho, vicine, convicine de certaines féveroles, acide sinapique du colza, etc.) ;
– qui augmentent la viscosité intestinale, diminuant la digestibilité des nutriments et augmentant la teneur en eau des fientes (par exemple : arabinoxylanes et β-glucanes solubles de céréales, sucres du soja, mucilages des graines de lin).
Définir les besoins alimentaires d’un troupeau est difficile. Les aliments complets distribués sont appropriés pour des animaux “moyens”, mais les besoins individuels selon la croissance, le sexe, la période ou l’environnement ne sont pas pris en compte. La formulation des aliments repose aussi sur des normes propres aux entreprises et certains oligo-éléments (bore, silicium), qui pourraient contribuer à la qualité osseuse, sont interdits par la législation européenne. Les programmes alimentaires sont ainsi faits de compromis, qui ne peuvent tenir compte de la variabilité individuelle.
2 moyens permettent d’éviter les comportements redirigés vers la litière.
→ Adapter la présentation physique des aliments (importance de la vue, de l’odeur) : la modification de la teinte ou de la consistance réduit leur consommation, mais l’apprentissage annule la néophobie. Ainsi, habituer les animaux au changement (toutes les semaines) atténue, voire annule, la baisse de consommation.
→ Adapter la composition et la technologie : la digestibilité est améliorée par le choix des ingrédients (fibres, dureté du blé, équilibre électrolytique, formulation en acides aminés digestibles équilibrée, usage de matières premières riches, FAN limités, etc.), l’ajout de fibres non fermentescibles, les caractéristiques granulométriques (les céréales permettent le développement du gésier, par exemple), le traitement thermique (la cuisson élimine les FAN) et le trempage ou la distribution sous forme humide. L’ajout d’additifs (enzymes, prébiotiques, etc.) peut aussi agir sur le développement de micro-organismes et le maintien d’une litière de qualité.
Le poids peut être limité au démarrage, pour réduire les problèmes locomoteurs, via une restriction qualitative ou quantitative. Une alimentation séquentielle (des aliments déséquilibrés, riches soit en lipides, soit en protéines, sont distribués 1 jour sur 2 alternativement) conserve le poids à l’abattage et l’indice de croissance, mais réduit les troubles locomoteurs de 40 %.
La mort subite est limitée par un bon équilibre hydrominéral. En cas de forte chaleur, laisser les animaux à jeun ou distribuer du sel dans l’eau permet de réduire la mortalité.
La conduite alimentaire a toutefois des effets limités et la sélection génétique doit porter sur les capacités d’adaptation des poulets.
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