Le praticien : sentinelle indispensable à la recherche sur les anomalies génétiques

L’atelier canine était pour la première fois ouvert aux structures uniquement dédiées aux animaux de compagnie. Il a abordé les sujets du « prurit dans tous ses états » et de la neurologie, sous forme de conduites à tenir et de cas cliniques, grâce aux interventions d’Éric Guaguère (diplomate en dermatologie vétérinaire) et Jean-Laurent Thibaud (diplomate en neurologie vétérinaire).

Un observatoire pour les maladies émergentes ou nouvelles

L’atelier rurale, consacré en matinée aux émergences d’anomalies congénitales ou de syndromes inconnus, a mis l’accent sur l’importance du praticien en tant que sentinelle pour identifier les syndromes émergents ou nouveaux. Jean-Marie Nicol, praticien à Chateaubriand (Loire-Atlantique) et fondateur du site Vetofocus¹, ainsi que François Schelcher, enseignant à l’école de Toulouse, ont souligné la nécessité de les déclarer auprès de l’Observatoire des anomalies bovines (Onab)¹.

François Schelcher a remercié tous les praticiens qui ont participé à l’étude sur la pancytopénie bovine. La composante immunovaccinale de cette affection a ainsi été mise en évidence : production d’anticorps contre un vaccin par certaines vaches au génotype muté, transmis au veau par le colostrum, induisant une aplasie médullaire chez ce dernier. D’autres anomalies ont été présentées, comme l’ataxie du charolais, l’axonopathie du blond d’Aquitaine et le veau rouge des prés tourneur, qui touchent le système nerveux et sont d’origine génétique.

Amandine Duchesne, de l’Inra Gabi² de Jouy-en-Josas (Yvelines), a invité tout praticien confronté à un syndrome inconnu à contacter l’Onab, à télécharger une feuille de renseignements, et à prélever du sang chez le veau et si possible chez la mère, sur tube EDTA, afin d’identifier l’origine génétique de la maladie. L’Onab est notamment demandeur de sang pour les cas d’ataxie progressive du charolais et du syndrome arthrogrypose-palais fendu. Plusieurs cas sont nécessaires pour commencer les analyses et l’envoi de prélèvements peut également servir à l’avenir, pour faire avancer les recherches ou détecter des anomalies non encore suspectées. Jean-Marie Nicol conseille de documenter toute anomalie d’expression postnatale suspecte en prenant contact avec un spécialiste ou en envoyant un courriel à l’adresse anomaliesbovines@sngtv.org.

Un cas de listériose en élevage bovin

L’après-midi était consacré à la présentation de cas cliniques et de conduites à tenir en rurale, une approche pratique appréciée des confrères. Notamment, un cas de listériose en élevage bovin a été présenté par Roger Vandesteene, praticien à Saint-Benin d’Azy (Nièvre). En cas de contamination de fromages, la bactérie est recherchée dans un prélèvement de lait (mélange des 4 quartiers). Si la mammite n’est pas confirmée, l’origine de la contamination est exogène (bouses, eau, aliment, hygiène de la traite, etc.). Dans le cas présenté, le silo d’ensilage était contaminé. Son pH était de 4, pH qui ne détruit pas Listeria, mais qui limite sa croissance, laquelle peut reprendre lors d’oxygénation du silo.

L’objectif d’une formation de qualité est de nouveau atteint pour le GTV Bourgogne et pour sa présidente, Liliane Rehby, qui souhaite que les confrères pensent leur métier comme une « passion infinie de la vie ».

• 1 http://www.vetofocus.com, http://www.onab.fr

• 2 Institut national de la recherche agronomique – Génétique animale et biologie intégrative.