Déclaration des détenteurs d’équidés : les clients méritent d’y être plus sensibilisés

« Les éleveurs ne sont pas sensibles à l’aspect épidémiologique et ils ne prennent cette obligation que comme une contrainte supplémentaire. » Cette déclaration, formulée par l’un de nos confrères, résume le constat que dressent majoritairement les praticiens avec leur clientèle. Dans près de la moitié des réponses, il apparaît clairement que l’obligation de déclarer tout équidé est loin d’être remplie sur le terrain. De même, la nécessité d’une meilleure sensibilisation et information est souhaitée par un tiers des vétonautes. Enfin, le constat d’une mesure vécue essentiellement comme une contrainte réglementaire émerge. Néanmoins, cette initiative n’aurait pas dû susciter tant de réticences, alors que la filière est censée être déjà sensibilisée à l’obligation d’identification et à la tenue du registre d’élevage, du moins en théorie.

Si la campagne de l’IFCE¹ vise à sensibiliser les détenteurs, l’envoi de cette communication à 140 000 personnes suffira-t-il à atteindre les réfractaires (d’autant que le nombre des possesseurs qui ne sont pas encore déclarés est vraisemblablement bien supérieur) ?

Les confrères seront également des acteurs majeurs sur le terrain en vue de sensibiliser leurs clients à ces mesures, dont l’objectif sanitaire est primordial, mais aussi en termes de bien-être des équidés.

Rappeler les obligations

Tout détenteur d’un ou de plusieurs équidés a l’obligation de se déclarer auprès de l’IFCE. Le lieu de stationnement du ou des animaux est également à préciser. Les mouvements entrent, quant à eux, dans le cadre de la tenue du registre d’élevage.

Il est également utile de rappeler l’importance de l’identification préalable de l’équidé pour qu’une telle obligation soit efficace. Tous, amateurs ou professionnels, doivent effectuer la démarche via Internet² ou par courrier³, à l’exception des cliniques vétérinaires et des transporteurs.

Les confrères impliqués

Lors de l’assemblée générale de l’Avef⁴, Charles de Certaines (Direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires) était venu témoigner sur le décret relatif aux détenteurs d’équidés paru en juillet 2010 et rappeler l’objectif sanitaire. « Nous comptons sur vous pour servir de relais », avait-il lancé aux vétérinaires.

Un clin d’œil alors que le poster « Détenteur déclaré = action sanitaire renforcée » occupe la tête d’affiche depuis quelques semaines dans les salons et les événements sportifs de la filière, et que les confrères en disposent à Lyon, qui réunit cette année les congrès de l’Afvac, de l’Avef et les rencontres syndicales. À Paris, le Salon du cheval ouvre ses portes dans quelques heures. Mettre l’accent sur les aspects sanitaires est d’ores et déjà prévu.

• 1 Institut français du cheval et de l’équitation ; voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1471 du 18/11/2011.

• 2 http://www.haras-nationaux.fr

• 3 Formulaire disponible auprès du Système d’information relatif aux équidés (Sire).

• 4 Association vétérinaire équine française.