Étude du vieillissement
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Auteur(s) : ORIANNE HURSTEL
Vieillir d’accord, mais bien. Les études menées chez certains animaux apportent de précieuses réponses.
C’est un fait : nous vieillissons mieux que nos aïeux. Si la longévité maximale de l’espèce humaine reste stable – autour de 120 ans –, l’espérance de vie s’allonge et, avec elle, les effets du vieillissement : diminution des défenses immunitaires, de la force musculaire, pertes de mémoire, augmentation des affections liées à l’âge, etc. Pour étudier ces évolutions chez l’homme, il faudrait suivre des générations de centenaires, de leur naissance à leur mort. En sachant que les mêmes signes de vieillissement affectent une souris de 2 ans, un chimpanzé de 30 et un homme de 80, l’intérêt du modèle animal tombe sous le sens.
Lors des dernières Journées internationales de biologie, début novembre, le Pr Jacques Epelbaum1 a présenté l’apport de ce modèle à la recherche en biologie médicale. Loin des mammifères proches de l’homme, c’est un ver minuscule, Caenorhabditis elegans, qui constitue à ce jour le meilleur des modèles. Ainsi, certains vers mutants voient leur durée de vie s’allonger (4 à 5 semaines versus 2) si une restriction calorique leur est imposée. Néanmoins, cela n’est possible que dans un état de quasi-repos, bien éloigné des espoirs de vieillissement en bonne santé de l’espèce humaine. Chez les rongeurs, en revanche, la restriction calorique allonge la durée de vie et retarde les manifestations liées à l’âge. Enfin, 2 études menées chez le macaque (primate comme l’homme) ont débuté il y a 20 ans : pour le moment, elles révèlent que les singes placés en restriction calorique vieillissent mieux, déclarent moins de cancers, un peu moins de maladies cardiovasculaires et, surtout, moins d’affections métaboliques que les sujets “contrôles”.
Il ne s’agit pas de mettre tout le monde au régime à partir d’un certain âge, mais plutôt d’en recréer les effets bénéfiques via une molécule. La rapamycine a démontré son efficacité dans l’augmentation de la durée de vie des souris âgées. Son effet immunodépresseur la rend en revanche inutilisable comme anti-âge chez l’homme en bonne santé. Une autre étude a donc été lancée sur le resveratrol, une molécule de la famille des polyphénols. Lancée en 2007, l’étude Restrikal est réalisée sur une soixantaine de microcèbes lémuriens de Madagascar, âgés de 3 à 4 ans. Il s’agit de la seule cohorte de primates soumise à une restriction calorique à long terme en Europe. Cette étude permettra de confirmer les effets (retard du vieillissement et augmentation de la durée de vie) de cette restriction chez une espèce proche de l’homme et à en valider les mécanismes d’action biologique. De même, elle permettra de confirmer ou non les effets et les modes d’action du resveratrol en la matière.
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