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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : BÉATRICE BOUQUET
702 congressistes issus de 42 pays : succès renouvelé pour le forum européen organisé par la Société française de buiatrie à Marseille, en novembre dernier.
À l’issue de cette 2e édition, le président de la Société française de buiatrie, Renault Maillard (ENVT), est satisfait. Les congressistes français étaient en hausse (200, dont un tiers de praticiens) par rapport à la 1re édition “européenne”, en 2009. Les Britanniques sont venus en force (une centaine), ainsi que l’Europe du Nord, des Pays-Bas jusqu’à la Finlande, petit pays davantage représenté que le Portugal, qui accueillera pourtant, du 3 au 8 juin prochain, le 27e congrès mondial de buiatrie à Lisbonne.
Le rythme a été repensé afin de laisser une large place aux questions : chaque session débute par une longue conférence de synthèse incluant 15 minutes de questions, suivies aussitôt d’une pause-café… pour prolonger les discussions sur les stands commerciaux. Un symposium ouvre alors le retour en salle, avant la 2e partie de la session. Les conférences sont montées en séries (10 heures d’attention requises pendant 3 jours pour le congressiste assidu !) plutôt qu’en parallèle (seulement 1 demi-journée à “double session”). Les partenaires commerciaux ont pratiquement tous proposé un symposium en salle plénière, dont le niveau d’expertise (indépendante) était tel qu’il a rejoint celui souhaité en sessions.
L’anesthésie bovine va devoir inclure la notion de gestion de la douleur. Les travaux de Moritz Metzner, de Munich, encouragent à utiliser des protocoles d’anesthésie de plus en plus élaborés chez le veau pour être efficace dans la prévention de la douleur chirurgicale. Remplacer l’anesthésie fixe par la gazeuse n’est pas satisfaisant, il faut véritablement coupler les 2 protocoles pour obtenir une baisse significative des réactions à la douleur. Il est également indispensable de s’adapter aux signes de douleur visualisés. Il a été constaté (lors de chirurgie ombilicale, avec cas témoins) que, même avec un protocole fixe associant kétamine, xylazine et injection locale, il est nécessaire d’utiliser des doses de kétamine bien plus élevées que celles commercialement conseillées à la base, soient 8,4 mg au minimum (en 2 injections : 5 mg, puis demi-dose si réaction) pour obtenir la « tolérance chirurgicale ».
L’évaluation de la douleur n’est pas une mince affaire. Il existe des cortisolémies élevées sans chirurgie (effet kétamine ? ) et le monitoring de la fréquence cardiaque et/ou des gaz sanguins ne reflète pas bien la douleur. L’agitation, la réaction à un stimulus restent utilisées (malgré leur subjectivité).
La session parasitologie était bien garnie, avec une forte déclinaison française, même si l’ouverture de session a été laissée à la Britannique E.Innes, du célèbre institut écossais Moredun (néosporose, toxoplasmose), et l’élevage “bio” à nos voisins germaniques et hispaniques.
Dans des contextes d’élevage plus franco-français, Jean-Pierre Alzieu, directeur du laboratoire d’analyses de l’Ariège, a recommandé de s’intéresser à Strongyloides spp lorsque est abordée… la coccidiose du veau ! Selon lui, le nématode « ferait le lit » de l’infection coccidienne ultérieure, par un effet de dérive de la réponse immunitaire Th1/Th2, cheval de bataille de l’équipe du professeur Dorchies (ENVT).
Dans une étude multicentrique incluant 14 fermes et 53 veaux, notre confrère rapporte la fréquence et la précocité de l’infection par Strongyloides (papillosus), dès la 2e semaine (donc probablement colostrale), puis de nouveau vers 4 à 6 semaines en élevage allaitant (donc sans doute via la litière par voie transcutanée). Le pic des nématodes précède celui des coccidies. L’excrétion coccidienne précoce n’est pas la règle (3 semaines). Des mesures de contrôle trop précoces des coccidies ne sont donc pas à recommander. Il convient de s’adapter à l’élevage et d’agir 1 semaine avant la période d’expression clinique observée (soit souvent pas avant 4 semaines d’âge !).
En cas de nématodes, une lactone macrocyclique peut se révéler pertinente dans le protocole thérapeutique des veaux avant même l’âge de 1 mois.? Pour identifier ce parasite, un test en flottation dans le NaCl à 40 % semble plus pertinent que l’habituelle solution au zinc (pour Strongyloides, mais équivalente pour coccidies). La diagnose d’espèce est indispensable pour les coccidies, car l’infection mixte entre espèces pathogènes ou non est la règle.
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