Interaction entre l’homme et l’animal
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SOCIOPRO
Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT
La 3e édition du symposium « Le vivant en ville », organisée par le Grand Lyon et VetAgro Sup1, était l’occasion de faire le point sur les relations entre l’homme et l’animal au sein de l’espace urbain.
Après une 1re journée consacrée à des tables rondes sur la place du végétal en ville, le 2e temps du symposium a mis l’accent sur l’animal, en particulier le chien. Cependant, César Adès, spécialiste du comportement animal, a souligné la capacité de tous les animaux à s’adapter à la vie urbaine : « L’animal est capable de changer de comportement pour s’adapter à l’espace urbain. Nous l’avons notamment vérifié chez des oiseaux qui ont modifié leur chant. » Toujours est-il que les animaux les plus à même de se fondre dans la ville sont sans doute les chiens. César Adès estime que « le potentiel de leur aptitude à comprendre le langage humain est souvent sous-estimé ». Convaincu que ces animaux n’ont pas livré tous les secrets de « leur faculté à percevoir des signes visuels et des indices émis par les humains », l’éthologiste, professeur de psychologie à l’université de São Paulo (Brésil) poursuit ses recherches et ses observations afin de comprendre la capacité du chien à interagir avec l’homme.
Il a également été question de cette capacité d’interaction pour tenter d’expliquer le phénomène de dangerosité. « Il convient de parler de facteurs de risques, plus que de dangerosité, car un comportement dangereux – comme tout comportement – n’est pas dû au hasard. Une attitude agressive est un comportement relationnel et réactionnel déterminé par des facteurs intrinsèques propres à l’individu et modulé par des facteurs extrinsèques, tels que les conditions de vie et de garde », a défendu Catherine Escriou, maître de conférences en neurologie et comportement à VetAgro Sup, convaincue que le seuil de tolérance du chien est susceptible d’être modulé grâce à l’éducation. Une éducation à double entrée. « Il est nécessaire de savoir décoder les signaux de menace du chien afin d’éviter les agressions », a poursuivi Catherine Escriou qui, comme César Adès, estime indispensable de « percevoir le chien en tant qu’individu et non plus en tant que race » et d’améliorer « nos connaissances sur la communication canine ». Un avis que partage Isabelle Vieira, vétérinaire comportementaliste, chargée d’enseignement en éthologie clinique à l’école vétérinaire d’Alfort.
Isabelle Vieira est revenue sur les enseignements des évaluations qu’elle mène depuis plusieurs années. L’occasion pour elle de battre en brèche quelques idées reçues. Elle a ainsi confirmé de récentes études montrant qu’il n’existe pas de relation statistique entre l’importance des morsures et le mordillement excessif des chiots. De même, les chiots séparés tôt de leur mère n’ont pas de propension à l’agressivité envers l’homme. En revanche, Isabelle Vieira observe que le fait d’exposer précocement des chiots à la présence humaine diminue le temps d’évitement et améliore la familiarisation de l’animal. En outre, elle estime que la relation homme-chien et son influence sur l’agressivité dépendent principalement des conditions de vie et du mode de communication. « Il faut orienter notre réflexion vers la notion de richesse quantitative et qualitative de la relation pour expliquer l’agressivité. En effet, la pauvreté des interactions entre le chien et l’homme a tendance à générer de l’éloignement et de l’intolérance chez l’animal. Par ailleurs, le chien que l’homme cherche à subordonner via une majorité d’interactions négatives et coercitives construit une représentation de l’humain dans la peur et l’évitement. Or, les individus peureux sont le premier vivier des chiens dangereux », analyse-elle.
En marge des débats, un parcours chien/enfant a été inauguré sur le site de VetAgro Sup. Conçu par un designer à partir de matériaux recyclés et fondé sur les enseignements des nombreuses actions et constats de Geneviève Bernardin, responsable de la mission animalité urbaine du Grand Lyon, ce parcours de santé pour les enfants et les chiens a l’ambition de faire école en ville.
La même volonté anime l’équipe de l’hôpital gériatrique de Caluire (en banlieue lyonnaise) qui accepte d’accueillir des chiens visiteurs. Distinguée par le prix de la fondation Adrienne et Pierre Sommer, l’équipe hospitalière entend renforcer cette action, dont elle qualifie les résultats d’exceptionnels auprès des malades.
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