« Notre association est d’abord un lieu d’échanges »

Quand et pourquoi est née l’idée de fonder une association de physiothérapeutes vétérinaires ?

Nous sommes quelques vétérinaires pratiquant la physiothérapie à avoir formé, fin 2010, un groupe de discussion afin de sortir de notre isolement. Rapidement, nous avons identifié le besoin de nous structurer au sein d’une association. L’Afvephyr est née quelques mois plus tard, en avril dernier. Nous fonctionnons avec un conseil d’administration de 16 personnes (qui comprend les membres fondateurs), dont 6 composent le bureau.

Qui sont ses membres ?

Notre association est ouverte à tout vétérinaire qui s’intéresse à la physiothérapie ou à la rééducation fonctionnelle en France. Elle compte aujour­d’hui une tren­taine de membres, tous formés et qui pratiquent la physiothérapie, soit une large majorité de l’effec­tif ! Nous invitons chaleureusement tous les autres à nous rejoindre.

Quels sont vos objectifs et vos projets ?

Notre but premier est de nous faire connaître et reconnaître par nos pairs pour la qualité de nos soins. La physiothérapie est encore méconnue en France. Les confrères nous réfèrent souvent des cas en dernier recours, un peu pour les soins de la dernière chance. Il y a pourtant bien d’autres contextes dans lesquels ces traitements sont bénéfiques au bien-être et à la récupération des animaux. Il nous faut expliquer l’intérêt de notre discipline, communiquer sur les différentes techniques et leur application pratique selon les affections. Nous espérons également devenir un interlocuteur représentatif afin de relayer nos besoins auprès de nos partenaires (les fournisseurs de matériel notamment) et de la profession. Faire évoluer notre discipline, la faire accepter comme spécialité vétérinaire, nécessite d’ouvrir le dialogue avec nos représentants ordinaux.

Nous souhaitons aussi partager entre nous nos expériences, nos protocoles, nos interrogations, discuter matériel et techniques. L’Afvephyr est un lieu de rencontres, un forum d’échanges, car nous sommes peu nombreux et éloignés géographiquement.

Enfin, nous nous sommes rapprochés de l’Afvac¹ via son groupe d’études en acupuncture et ostéopathie (Géao), afin de favoriser la sensibilisation et la formation des confrères.

La physiothérapie est-elle ouverte à tous ?

Tous les vétérinaires peuvent pratiquer la physiothérapie. Pour autant, cette discipline technique nécessite une solide formation (une majorité d’entre nous a été formée par Serge Sawaya, au sein d’Avétao). Mal conduits, les soins sont susceptibles de provoquer des dégâts. Une mauvaise manipulation d’un grasset, lors de lésion du ligament croisé, peut amener ce dernier à se fissurer alors qu’il n’était que distendu, par exemple. Nous espérons voir reconnaître la technicité des méthodes de physiothérapie et de rééducation, qui requièrent un véritable suivi médical de l’animal.

Quelle est la place du propriétaire dans le programme de soins de son animal ?

Le propriétaire est souvent demandeur de traitements qui améliorent le bien-être de son animal, lorsque celui-ci est âgé, par exemple. Personnellement, je le fais contribuer aux soins que j’effectue, pour aider à la contention mais aussi pour lui montrer les manipulations et les exercices qu’il aura à reproduire chez lui. L’implication du propriétaire est essentielle pour accélérer les progrès du sujet. Souvent, elle l’aide également à se rassurer face à la détresse de son animal, à déculpabiliser lorsqu’il se sent responsable de son état (à la suite d’un accident, par exemple). Le frein principal est fréquemment lié au coût du traitement. Les animaux les mieux pris en charge sont ceux qui sont assurés, car la garantie de la plupart des contrats couvre les soins de physiothérapie, au moins dans le cadre de la rééducation fonctionnelle postchirurgicale.

• 1. Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.