Vidéosurveillance, mode d’emploi - La Semaine Vétérinaire n° 1473 du 02/12/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1473 du 02/12/2011

Entreprise

Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT

Prévention des vols, des agressions, surveillance des animaux, la vidéosurveillance est de plus en plus présente dans les cabinets vétérinaires. Mais si l’installation et la gestion de tels équipements sont à la portée de tous, ils font l’objet d’autorisations préalables.

Jadis réservée aux grandes entreprises ou aux vastes commerces, la vidéosurveillance se démocratise et fait une entrée remarquée dans les cabinets vétérinaires. En ligne de mire de ceux qui s’équipent de tels systèmes : le vol et, dans une moindre mesure, la prévention des agressions et la surveillance des animaux.

Bien souvent, les vétérinaires optent pour des systèmes légers composés d’une caméra dans l’espace d’accueil et d’une autre dans le chenil ou les cages. Des équipements suffisants pour se prémunir des préjudices financiers ou physiques et garder un œil sur les animaux en cas d’absence. Quelques centaines d’euros suffisent ainsi pour s’équiper d’un système performant. Reste que le choix des outils, voire leur installation, sont en général plus simples que la constitution des dossiers d’autorisation préalable. Car toute installation de caméras de vidéosurveillance doit être déclarée et faire l’objet d’une information en règle du personnel.

DÉCLARATION ET/OU AUTORISATION PRÉALABLE

Toute installation d’un système de vidéosurveillance dans une entreprise ou un cabinet doit être préalablement déclarée auprès de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) via, en principe et sauf dispositif biométrique, un formulaire dit de déclaration normale. « Cette déclaration préalable est un acte d’information de la Cnil, non une demande d’autorisation. Toutefois, la Cnil peut contrôler sur place que cette installation est bien conforme à celle qui a été déclarée et à la loi. Si ce n’est pas le cas, elle peut la faire interdire et prononcer une sanction pécuniaire », prévient Me Christiane Féral-Schuhl, avocate spécialisée en droit des technologies. Si le système pressenti concerne des lieux « publics ou ouverts au public », la déclaration préalable à la Cnil ne suffira pas ! Il faudra en outre obtenir l’autorisation de la préfecture. Là encore, la constitution d’un dossier s’impose et la patience est de mise, car certaines préfectures mettent de longues semaines à répondre.

INFORMATION DU PERSONNEL

Impossible d’installer une vidéosurveillance sans en avertir les salariés. « Une information délivrée aux salariés est impérative, notamment via un panneau affiché de façon visible, qui doit comporter certaines mentions obligatoires, telles que les modalités concrètes du droit d’accès aux images pour les personnes filmées », souligne l’avocate. Par ailleurs, dans les structures dotées de représentants du personnel, ceux-ci doivent être consultés avant l’installation. Enfin, vis-à-vis de ses collaborateurs, l’employeur est également soumis à un principe de proportionnalité, ce qui signifie qu’il doit être en mesure de justifier que le contrôle qu’il exerce sur ses salariés répond à un intérêt légitime.

INFORMATION DU PUBLIC

Informer les salariés ne suffit pas dès lors que la vidéosurveillance tourne. Il faut également en avertir le public de passage dans les zones surveillées. Un panneau « établissement sous vidéosurveillance » est indispensable et doit être visible. De même, il devra comporter certaines mentions obligatoires.

CONSERVATION DES IMAGES

L’intérêt d’un système de vidéosurveillance est de pouvoir visionner les images en direct, mais aussi en différé. Toutefois, « la Cnil estime que les données ne doivent pas être gardées plus de quelques jours et, en tout état de cause, leur conservation ne peut excéder un mois  », prévient Me Christiane Féral-Schuhl.

DES EXPÉRIENCES RÉUSSIES

Après plusieurs vols et une agression, les associés de la clinique du Brou à Bourg-en-Bresse (Ain) ont décidé d’opter pour la vidéosurveillance. Une solution, installée dans la zone d’accueil et dans le chenil, qui prouve chaque jour ou presque son efficacité. « Les vols ont miraculeusement cessé, car en cas de besoin, nous pouvons contrôler certaines affirmations de clients indélicats et mettre fin très rapidement à un litige », explique Fabrice Lauby.

Mais, au-delà même des attentes des vétérinaires de la clinique du Brou, la vidéosurveillance est surtout un outil précieux pour suivre les animaux hospitalisés. « Notre système nous permet de zoomer sur les cages et de gérer l’interrupteur de la lumière, donc nous l’utilisons par exemple systématiquement pour surveiller les animaux sous perfusion la nuit ou les jours de garde », souligne un associé qui avoue que, désormais, il aurait bien du mal à se passer de la vidéosurveillance.

Un constat partagé par Alexandre Hudry, à la clinique de Torcy en Saône-et-Loire : « Pour moins d’une centaine d’euros et avec un système que j’ai installé moi-même, je dispose maintenant d’un outil qui me permet de surveiller ma zone d’accueil. Et depuis que je suis équipé, les vols au comptoir ont cessé. »

UNE MULTITUDE D’ÉQUIPEMENTS

S’équiper en vidéosurveillance revient à choisir entre des centaines d’offres. Aux prestations gérées par des sociétés spécialisées capables d’intervenir sur site, surdimensionnées pour les cabinets vétérinaires, mieux vaut privilégier des systèmes plus simples gérables en interne. D’autant que leur installation est, elle aussi, relativement facile. La vidéosurveillance sur IP (via Internet) consiste donc simplement à installer des caméras de surveillance reliées à un ordinateur.

Les avantages

→ Coût d’installation et de gestion qui peut se résumer à l’achat d’une ou de plusieurs caméras et d’un ordinateur.

→ Facilité de stockage, car les images sont numérisées et enregistrées sur un serveur. Elles peuvent ainsi être vues en direct et/ou visionnées en différé pour rechercher un événement particulier, par exemple.

→ Facilité de l’activation du système qui peut être déclenché sur site, à distance, ou être couplé à une alarme.

→ Utilisation mobile puisque les systèmes de vidéosurveillance IP peuvent être consultés depuis n’importe quel ordinateur, PDA, téléphone portable, etc., connecté à Internet.

→ Possibilité de surveiller plusieurs sites grâce à l’installation de 2 ou 3 caméras.

Les inconvénients

→ Si la vidéosurveillance est connectée au réseau interne de l’entreprise, l’engorgement du serveur de stockage peut gêner l’utilisation des outils informatiques. Il est donc impératif de bien paramétrer le niveau de compression et le nombre d’images par seconde des caméras selon les capacités du réseau emprunté, ou d’opter pour une externalisation du stockage des images.

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