Comment choisissez-vous votre remplaçant pour les congés ?

Essentiellement par le bouche-à-oreille

Agnès Caillard, praticienne à Billère (Pyrénées-Atlantiques).

Quand je prends mes congés (en général d’une semaine), j’ai besoin d’un remplaçant autonome capable de gérer la clientèle de A à Z (hormis la gestion). La première fois, j’ai commis l’erreur d’embaucher une débutante qui n’a pas pu tout assumer, faute d’expérience. J’ai dû ponctuer mes vacances de passages à la clinique pour reprendre des cas. Depuis, je recrute après un entretien afin de sonder les compétences.

Pour l’instant, je fonctionne surtout par le bouche-à-oreille, parfois à partir de curriculum vitae qui me sont adressés, avec des remplaçantes qui habitent dans la région et que je n’ai pas à loger. C’est moins stressant de confier sa clinique à quelqu’un que l’on connaît ou dont on a entendu parler.

L’été, il est souvent plus compliqué de disposer d’une remplaçante pour une période précise. Il m’est arrivé de décaler mes congés ou de faire appel à 2 personnes pour une semaine. Jusqu’à présent, j’ai toujours réussi à me faire remplacer, bien plus facilement que mon auxiliaire. C’est un comble ! Malheureusement, il ne s’agit pas de solutions de longue durée. À moins de proposer des vacations régulières ou une association à terme, les remplaçants finissent par trouver un emploi fixe ailleurs. Il faut alors chercher à nouveau. Dès que j’en aurai l’opportunité, je compte m’associer, pourquoi pas avec un(e) remplaçant(e) complémentaire de mon activité.

Une remplaçante à l’année

Yvan Cambruzzi, praticien à Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).

Alors que j’avais le choix entre plusieurs candidatures (souvent spontanées) il y a quelques années, les remplaçants sont devenus une denrée rare aujourd’hui. Le recrutement est un vrai casse-tête. Les remplaçants ne veulent pas être livrés à eux-mêmes et assumer seuls la gestion d’une clinique qu’ils ne connaissent pas. La peur des responsabilités les freine, qu’ils soient débutants ou non. Je pense que ce phénomène est lié à un changement de mentalité et à la féminisation de la profession. Les vétérinaires cherchent, le plus souvent, un poste de salarié à temps partiel (avec peu ou pas de gardes), tout en étant intégrés dans une équipe. Dans la majorité des cas, les vacations ne les intéressent pas. Pour ne plus dépendre d’un remplaçant difficile à dénicher ou qui se désiste la veille des congés, j’ai changé de façon de procéder depuis 2 ans. Avec un confrère voisin, nous avons embauché une salariée à l’année qui travaille un jour par semaine dans nos cliniques et qui nous remplace pendant toutes nos vacances. En janvier, nous planifions ensemble nos congés qui, au final, occupent notre remplaçante à trois quarts temps. Cette organisation convient aux 2 parties. L’inquiétude avant les départs est oubliée ! Désormais, nous soufflons vraiment. Ce système souple et confortable me permet d’envisager les vacances de manière bien plus détendue.

Si le logement n’est pas fourni, le choix est restreint

Sandra Junod, praticienne à Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes).

Depuis 4 ans, j’emploie une remplaçante régulière, qui travaille désormais à mi-temps avec moi après m’avoir relayée un jour par semaine et pendant toutes mes vacances. Récemment, j’ai dû rechercher un autre remplaçant pour assurer mon congé de maternité de 4 mois. Il m’est impossible financièrement de m’absenter longtemps sans être remplacée car, en tant que libérale, je dois continuer à payer des charges. Cependant, sur la Côte d’Azur, il devient extrêmement difficile de trouver un remplaçant à temps partiel sans lui fournir le logement, à cause du prix des loyers. Ce n’est pas assez attractif. Bon nombre de confrères voisins installés dans des structures comme la mienne sont confrontés aux mêmes difficultés. Pour augmenter les chances de recrutement, je pense qu’il faut faire preuve d’anticipation et de patience. En ce qui me concerne, une annonce publiée dans La Semaine Vétérinaire a fini par être concluante au bout d’un mois et demi. Mon offre a intéressé une praticienne qui habite près de chez moi et qui peut me remplacer quelques demi-journées par semaine. Un nouvel emploi du temps a été établi avec ma remplaçante habituelle, qui accepte de modifier ses jours de travail. Au final, je serai remplacée pendant toute la durée de mon congé. Je profiterai ainsi de ma future maternité comme je l’avais souhaité.