Formation
RUMINANTS
Auteur(s) : FRANÇOIS POUMARAT*, LORENZA RICHARD**
Fonctions :
*Anses, laboratoire de Lyon (Rhône). Article tiré de la conférence « Vigimyc : le réseau d’épidémiosurveillance des mycoplasmoses en France », présentée aux XXIe rencontres GTV Rhône-Alpes/VetAgro Sup en octobre 2011 à Marcy-l’étoile.
Les objectifs du réseau d’épidémiosurveillance Vigimyc (vigilance des mycoplasmoses) sont d’estimer l’importance des mycoplasmoses des ruminants sur le territoire et d’assurer une veille concernant celles réglementées en France (voir encadrés). « Le réseau permet également d’entretenir une collection représentative et actualisée des souches de mycoplasmes qui circulent chez les ruminants sur l’ensemble du territoire national, afin d’initier des projets de recherche, portant notamment sur leur diversité intraespèces et inter-espèces et leur typage moléculaire », a souligné notre confrère François Poumarat, de l’Anses1.
Chez les bovins, les affections associées sont dans 83 % des pneumonies et concernent 67 % de jeunes animaux, chez lesquels M. bovis prédomine (55 %). Une étude menée entre 2006 et 2007 montre que des mycoplasmes sont retrouvés dans 25 % des cas de maladie respiratoire des jeunes bovins et M. bovis globalement dans 16 % des cas.
La surveillance concerne également M. leachii, mycoplasme responsable de mammites, d’arthrites et de pneumopathies chez les bovins en Australie. Il est désormais avéré que les quelques souches isolées historiquement en Europe chez des petits ruminants appartiennent à cette espèce : l’éventualité d’une émergence est donc à surveiller.
Chez les caprins, M. agalactiae n’est que sporadiquement retrouvé, mais le syndrome d’agalactie contagieuse dû aux 3 autres mycoplasmes du groupe Mycoides est fréquent.
La pleuro-pneumonie contagieuse caprine (PPCC), maladie exotique dont la morbidité est de 100 % et la mortalité de 80 %, sévit en Afrique et en Asie. Sa progression géographique actuelle (Maghreb, frontière gréco-turque) appelle à la vigilance. « Les symptômes n’étant que respiratoires, il est important que, devant un syndrome aigu purement respiratoire chez des caprins, à forte morbidité et mortalité, le praticien prenne contact avec le réseau pour que nous puissions mettre en place un diagnostic spécifique. »
Chez les ovins, M. agalactiae est l’espèce pathogène majeure. Depuis 2007, une recrudescence massive de la maladie est observée dans les Pyrénées-Atlantiques, qui est également identifiée en Corse. M. arginini est retrouvé dans 67 % des prélèvements reçus, le plus souvent chez de jeunes ovins atteints d’une affection respiratoire, mais sans réelle signification pathogène.
M. agalactiae a été isolé chez des bouquetins de Savoie, mais il est désormais bien établi qu’il s’agit d’un phénomène enzootique propre à cette espèce, qui perdure probablement depuis longtemps. Les souches sont atypiques et leur transmission n’a jamais été constatée, même dans des zones de contact étroit avec le cheptel domestique.
Cette veille ne peut aboutir sans les demandes de recherche de mycoplasmes par les praticiens, qui ne sont pas toujours sensibilisés aux différentes mycoplasmoses. Lors d’une suspicion, le vétérinaire envoie les prélèvements, accompagnés de commémoratifs précis, à un laboratoire public ou privé, qui isole les mycoplasmes. Ceux-ci sont ensuite identifiés à l’Anses (laboratoire de Lyon), car leur identification exige des techniques spécialisées de type immuno-enzymatique et/ou génétique. « En moyenne, 350 souches sont identifiées chaque année au laboratoire de Lyon de l’Anses, mais la demande de recherche de mycoplasmes par les praticiens n’est pas encore systématique lors des bactériologies de 1re intention. » Une veille est ainsi possible concernant tous les mycoplasmes, et pas uniquement ceux qui sont le plus souvent recherchés (M. bovis ou M. agalactiae). L’identification est gratuite et les résultats sont rendus au laboratoire demandeur sous 48 heures dans la majorité des cas.
→ Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) due à Mycoplasma mycoides subsp. mycoides biotype Small colony
→ Pleuropneumonie contagieuse caprine (PPCC) due à M. capricolum subsp. Capripneumoniae
→ Syndrome agalactie contagieuse (AC) des petits ruminants, dû à M. agalactiae, M. mycoides subsp. Capri, M. capricolum subsp. capricolum et M. putrefaciens
→ Anses, laboratoire de Lyon
→ Association des directeurs de laboratoires vétérinaires d’analyses (Adilva)
→ Direction générale de l’alimentation (DGAL)
→ Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV)
→ Institut national de la recherche agronomique (Inra)
→ Fédération nationale des groupements de défense sanitaire (FNGDS)
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire