Donner sa langue aux chats…

Parce que les nombreux tests effectués par l’industrie du pet food pour améliorer l’attractivité de ses produits auprès des consommateurs à 4 pattes ne sont pas toujours concluants, Gary Pickering, biologiste spécialisé dans la science du goût et du vin, le bien-boire et le bien-manger, s’est intéressé au goût de la nourriture pour chats. Et pour cela, rien de tel qu’un fin gastronome comme Homo sapiens. En ces temps de crise, un filon pour arrondir les fins de mois ? Mais attention, ne devient pas goûteur de croquettes qui veut. Pour élaborer son protocole, Gary Pickering a soumis ses candidats à une sélection, en éliminant ceux qui avaient les sinus encombrés, des problèmes de vision des couleurs ou des allergies alimentaires, ceux qui n’étaient pas assez sensibles à la dureté des aliments.

Les 11 candidats retenus ont commencé leur formation par 6 sessions d’une heure et demie, pendant lesquelles ils se sont entraînés à décrire et à classer les aliments selon 18 critères d’arôme (sucré, salé, épicé, aux herbes, caramel, brûlé, rance, amer, crevettes, abats, etc.) et 4 de texture (dureté, facilité à mâcher, viscosité, caractère graveleux au sens premier du terme). Puis est venue l’heure de la dégustation de 13 aliments du commerce, selon un protocole précis (rinçage de bouche, temps de mâchage, etc.).

Le test demandait aux goûteurs de noter, sur une échelle de 1 à 9 (de 1 “j’adore” à 9 “je déteste”), leur appréciation personnelle. La note moyenne, pour les 13 aliments, est de 4,97, ce qui place le curseur entre le “je n’aime pas spécialement, mais je ne suis pas dégoûté non plus” et le “j’aime légèrement”. Les résultats montrent en outre que les testeurs bipèdes ont préféré le plat au poisson (note de 2,73), mais ont fait la moue devant une pâtée homogène (note de 6,59).

• Source : Le Monde du 9 décembre 2011.