La distribution de grit améliore les performances du poulet label à peau jaune

L’effet de la distribution de grit sur les performances a été évalué chez des poulets label à peau jaune, élevés sur parcours, en distinguant les mâles et les femelles. Selon les résultats globaux, il apparaît que les animaux ayant reçu du grit affichent un poids final plus élevé, + 1,6 % chez les mâles et + 2,3 % chez les femelles, la différence n’étant statistiquement significative que pour ces dernières.

CONTEXTE

Les volailles élevées en plein air sur parcours picorent en toute liberté du gravier, du sable et d’autres particules. Ces granulats servent à broyer les aliments dans le gésier, étant donné l’absence de dents pour assurer ce rôle chez ces volatiles.

Aujourd’hui, les parcours des volailles label, exploités depuis de nombreuses années, ne permettent plus d’apporter à ces animaux des quantités suffisantes de gravier. Il peut donc être intéressant de les distribuer sous forme de grit du commerce.

Une étude¹ concerne les effets de la distribution de grit sur les performances technico-éco­nomiques chez le poulet label à peau jaune.

PROTOCOLE DE L’ÉTUDE

Au total, 672 poussins d’un jour, sexés, sont répartis dans 8 cases (4 cases de chaque sexe, 84 animaux par case). Élevés en bâtiments jusqu’à l’âge de 6 semaines, ils ont ensuite accès à un parcours, propre à chaque case, avec une liberté totale d’accès à l’intérieur et à l’extérieur. L’aliment et l’eau sont distribués dans le bâtiment. Pour chaque sexe, 2 cases sur 4 reçoivent du grit, calibré de 2 à 2,7 mm, et dis­tribué à volonté dans un nourrisseur. Les consommations d’aliment et de grit sont enregistrées semaine par semaine. Les animaux sont pesés individuellement à 28, 42, 70 et 82 jours, en calculant les indices de consommation correspondants.

RÉSULTATS

Chez les mâles

A 28 et 42 jours d’âge, le poids des mâles ayant consommé du grit est significativement (p < 0,001) plus élevé que chez leurs congénères qui n’en ont pas consommé : 519 g versus 495 g à 28 jours (soit + 4,8 %) et 1 410 g versus 1 317 g à 42 jours (soit + 7 %). Les poids à 70 et à 82 jours (respectivement + 1,8 % et + 1,6 % dans le lot ayant reçu du grit) ne sont pas statistiquement différents entre les 2 groupes.

Chez les femelles

Le poids des femelles qui ont reçu du grit est significativement (p < 0,001) moins élevé à 42 jours, mais l’inverse est observé à 82 jours (1 938 g chez celles recevant du grit versus 1 894 g, soit + 2,3 %, p < 0,05). Les différences de poids à 28 et 70 jours ne sont, elles, pas significatives.

CONCLUSIONS

Pour les auteurs, la distribution de grit améliore significativement les performances des animaux, le poids final étant statistiquement plus élevé chez les femelles et numériquement plus important chez les mâles. Cependant, ils ajoutent que les performances obtenues ne sont pas économiquement intéressantes compte tenu du prix du grit utilisé (332,5 € par tonne).

DISCUSSION

Si cette étude est intéressante, il manque toutefois certaines informations pour se faire une idée claire de la méthodologie utilisée : le poids des poussins à 1 jour n’est pas précisé, par exemple, or cette donnée aurait permis de savoir si les groupes étaient comparables en début d’essai.

Par ailleurs, l’étude des résultats montre que toutes les différences au-delà de 2 % sont statistiquement significatives, ce qui fait que celles inférieures à cette valeur ne le sont pas, pour des raisons d’insuffisance du nombre de sujets pris en compte dans le cadre de cette étude.

Si du grit était obtenu à un moindre coût, son utilisation deviendrait intéressante.

• 1 Van der Horst F., Clave H (2011) Incidence technico-économique de la distribution de grit en production de poulets label à peau jaune, 9^e Journées de la recherche avicole, Tours, 29 et 30 mars 2011, 353-356.