Reportage
Auteur(s) : HÉLÈNE VANDENBERGHE
La réputation de la plus ancienne académie équestre au monde et de ses étalons gris en fait un des attraits touristiques majeurs de Vienne, la capitale autrichienne.
C’est au cœur du centre historique de Vienne, à proximité du palais impérial du Hofburg, qu’évoluent quotidiennement les 72 étalons de l’école espagnole d’équitation et leurs cavaliers. Créée en 1521, lorsque Ferdinand Ier de Habsbourg (de sang espagnol) fut appelé à régner en Autriche-Hongrie, l’institution doit son nom au fait que ce dernier, passionné d’équitation, emmena avec lui des chevaux d’origine espagnole, les lipizzans.
Si, à l’origine, les chevaux provenaient de la localité slovène de Lipica (d’où leur nom), ils grandissent depuis 1920 à Piber, à 230 km au sud de Vienne, selon les principes qui régissent leur élevage depuis 490 ans. Ils y évoluent jusqu’à l’âge de 4 ans. Une partie des étalons, dont les aptitudes à la réalisation des figures de la Haute École sont remarquables, sont alors sélectionnés pour rejoindre les écuries de la capitale. Les juments et les autres mâles font d’excellents chevaux d’attelage ou sont vendus facilement à des particuliers.
Les écuries et la sellerie sont situées dans les bâtiments du Stallburg, une des parties les plus anciennes du palais impérial. L’architecture de type Renaissance du bâtiment est atypique dans la ville baroque qu’est Vienne. Dans la cour extérieure, le manège d’été abrite le plus grand marcheur au monde, d’une capacité de 20 chevaux. Les étalons s’y détendent 40 minutes par jour. À l’intérieur cohabitent paisiblement les lipizzans. Dans la sellerie trônent les brides et les selles de dressage, façonnées sur mesure en Suisse pour les chevaux de l’école.
Le fameux manège d’hiver a été conçu entre 1729 et 1735 par l’architecte Josef Emanuel Fischer von Erlach, sous l’impulsion de Charles VI, dont le portrait se trouve dans la loge impériale, face à l’entrée des cavaliers. Ceux-ci ont pour tradition de saluer l’empereur lorsqu’ils franchissent la porte du manège. À l’origine s’y entraînaient exclusivement des cavaliers militaires d’origine noble. Aujourd’hui, les étalons effectuent chaque matin les mouvements classiques de dressage (piaffer, passage, pirouette) et les sauts d’école (levade, courbette, cabriole), pour lesquels ils sont célèbres. Chaque écuyer est responsable d’une monture, dont la formation dure 6 à 8 ans. Elle est ensuite apte à évoluer lors des représentations au cours desquelles 30 chevaux effectuent des reprises en musique le week-end. Durant la première année, ils sont essentiellement montés en posture naturelle et en ligne droite. Lors de la deuxième année, ils apprennent à faire les virages et les cercles en parfait équilibre. Les suivantes correspondent à la Haute École, où le cavalier tâche de faire atteindre à son cheval le niveau optimal. Quelques étalons, particulièrement talentueux et sensibles, apprennent à exécuter les sauts d’école. Les autres accomplissent uniquement les mouvements classiques lors des représentations. Pour les cavaliers, qui évoluent du statut d’élève à celui de cavalier qualifié, le chemin est long. Après 4 à 6 ans de familiarisation avec le fonctionnement de l’école et d’apprentissage intensif de l’équitation à dos d’étalons parfaitement entraînés, les élèves acquièrent le statut de cavalier assistant, et un jeune étalon peut leur être confié pour sa formation. De très rares cavaliers, extrêmement talentueux et créatifs, atteignent le grade de cavalier en chef. Depuis 2008, les femmes sont autorisées à rejoindre la cavalerie, jusqu’alors exclusivement masculine.
Chaque année, des semaines de congés sont accordées aux étalons. En janvier, les animaux bénéficient de 4 semaines de repos dans les locaux de la capitale. Chaque été, ils sont emmenés à Heldenberg, à 70 km au nord de Vienne, pour quelques semaines. Ces vacances régulières, ainsi que la courte durée des entraînements en semaine, permettent aux montures de demeurer équilibrées et réceptives. L’endroit est récemment devenu le second centre de formation pour les étalons de l’école.
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