Carole Lefebvre « La motivation des ASV repose sur 3 éléments essentiels »

Vous êtes coordinatrice de la formation ASV sur le site de Rambouillet depuis 6 ans. Quel est pour vous le profil type d’un auxiliaire ?

Les élèves sont en moyenne âgés de 20 à 22 ans et leurs parcours scolaires, avant d’arriver en formation, sont très variés : certains auraient aimé être vétérinaires et ont suivi un cursus scientifique jusqu’au bac, d’autres viennent du secteur sanitaire et social, d’autres encore ont découvert ce métier par hasard, en discutant avec leur vétérinaire lors d’une consultation pour leur animal, et se découvrent ainsi une réelle vocation. À mon sens, leur motivation repose sur 3 éléments essentiels : l’amour des animaux, l’attrait pour les métiers de contact avec la clientèle et l’aspect scientifique et polyvalent.

Comment décririez-vous l’évolution des élèves au cours des 2 années de formation ?

La plupart arrivent “gonflés à bloc” au centre, avec une image parfois peu réaliste du quotidien de la profession. La confrontation avec la réalité du monde professionnel émousse la motivation de certains élèves. Ils ont l’impression de tomber dans une routine car, bien entendu, au départ, ils apprennent énormément de choses, puis la découverte s’estompe. Par ailleurs, ils s’aperçoivent que trouver sa place dans une équipe n’est pas toujours évident. D’autres restent motivés et apprécient de gagner en autonomie. Nous conseillons toujours aux jeunes, lors des réunions d’information, de chercher à découvrir le métier en séjournant dans une clinique pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une activité qui leur convient.

Avez-vous constaté un changement de leur vision de la profession en 6 ans ?

Pas réellement. Depuis le départ, leurs exigences portent surtout sur la reconnaissance de leur activité. Les auxiliaires aimeraient pouvoir pratiquer officiellement des tâches médicales, et ne pas se sentir cantonnés à celles de base d’entretien et de soins dans la clinique. En fait, tout dépend de la structure dans laquelle ils se trouvent, car les tâches et les responsabilités confiées sont variables. Nous constatons peut-être plus fréquemment que par le passé que, pour certains, l’objectif, dès l’entrée en formation, est d’évoluer après celle-ci vers une autre activité professionnelle (élevage, éducation). La formation d’ASV est alors un moyen pour eux d’acquérir des connaissances fondamentales sur les animaux afin de poursuivre vers autre chose.

Vous avez tout d’abord exercé en clientèle avant d’être formatrice, puis coordinatrice. Ne regrettez-vous pas parfois la pratique ?

Oui et non ! Bien entendu, je garde un souvenir fort agréable des moments de complicité dans les équipes avec lesquelles j’ai travaillé en clinique, notamment lors des soins et en chirurgie. Cependant, le monde de la formation m’a également beaucoup apporté, la pédagogie me passionne et je vis toujours la pratique du métier d’ASV au travers des récits des apprentis !