Surveillance du virus Schmallenberg en France

Le plan national de surveillance mis en place pour repérer l’arrivée dans l’Hexagone du virus Schmallenberg est essentiellement fondé sur la déclaration des cas suspects, le virus provoquant de la mortinatalité et des nouveau-nés malformés. Les signes cliniques chez les ruminants adultes sont peu spécifiques : hyperthermie, chute de la production laitière (jusqu’à 50 % pendant plusieurs jours), diarrhée sévère dans certains cas. La transmission vectorielle par les Culicoïdes est probable, car elle existe pour les autres orthobunyavirus du même sérogroupe, mais on ignore pour le moment si une transmission directe d’animal à animal est possible.

De même, la contamination de l’homme semble peu probable. Inexistante pour ces 3 virus (Akabane, Shamonda et Aino), elle ne peut toutefois être exclue. Une grande précaution lors des prélèvements est donc recommandée (port de gants).

CAS SUSPECTS

Les départements jugés à risque de par leur proximité géographique avec les pays atteints sont priés de s’adresser à leur Direction départementale de la protection des populations (DDPP) dès le premier cas suspect (Alsace, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne). Les autres sont invités à le faire à partir du second cas, intervenu dans la même exploitation en 3 mois. Sont à signaler les avortons et les agneaux, chevreaux et veaux malformés à la naissance :

– scoliose ;

– arthrogrypose ;

– raccourcissement des tendons des jarrets ;

– déformation de la mâchoire ;

– torticolis ;

– hydranencéphalie ;

– hypoplasie du cervelet.

Nés vivants, ils seront suspects s’ils présentent les troubles neurologiques suivants :

– paralysie flasque ;

– mouvements exagérés ;

– hyperexcitabilité ;

– difficultés à téter ;

– ataxie.

Il reste à informer les éleveurs et à les convaincre de signaler les naissances de produits anormaux ou les dystocies provoquées par les malformations. Dans l’immédiat, aucune mesure particulière n’est prévue à la suite de la déclaration d’un cas suspect (pas de restriction de mouvements) et il n’y aura pas d’arrêté portant déclaration d’infection (APDI) si le cas est confirmé.

L’important est d’en apprendre le plus possible, et tout d’abord de savoir si l’affection est présente en France ou pas. La réglementation s’adaptera à la situation (comme pour la fièvre catarrhale ovine…).

SITUATION EN EUROPE

En Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, la contamination des animaux se serait produite cet été, période d’apparition des premiers signes cliniques chez les adultes. Les naissances anormales ont lieu depuis décembre 2011 chez les petits ruminants, surtout les moutons, mais des cas sont confirmés chez les chèvres. Dans certaines exploitations ovines, 20 à 50 % des agneaux sont concernés. Le même scénario est attendu pour les veaux d’ici à quelques semaines.

Très localisé en Allemagne (Rhénanie du Nord-Westphalie et Basse Saxe, 23 exploitations) et en Belgique (14 fermes, en Flandre occidentale et orientale, Anvers et Brabant flamand), le virus est confirmé dans plus de 50 élevages répartis dans tous les Pays-Bas.