Hippolia, une fondation de recherche en équine

Hippolia, une première en France en équine, constitue un modèle intéressant en termes de recherche et d’innovation au sein d’une filière. Son statut de fondation de coopération scientifique (approuvé par décret le 25 août dernier) amorce une démarche qui permet de poursuivre des avancées scientifiques via le partenariat d’organisations publiques et privées, et de l’entreprise. En effet, les acteurs professionnels et de la filière ont répondu présents à cette initiative (voir encadré). La fondation est reconnue d’utilité publique.

Hippolia vise à mener des programmes de recherche en santé équine, en bien-être et sur la performance. 4 axes prioritaires sont définis dans les 3 champs de la prévention, du diagnostic et du traitement. Le premier est l’imagerie, la biomécanique et la pathologie de l’appareil locomoteur. Viennent ensuite l’immunologie et la physiopathologie respiratoire. Le troisième volet comprend les maladies infectieuses et l’épidémiologie, le dernier la génétique et les marqueurs en génomique. Cela implique la construction d’un bâtiment équipé d’une unité d’imagerie (IRM haut champ, scanner, etc.), de nouveaux laboratoires (P2 et P3) et d’une stabulation. L’investissement est estimé à 10 millions d’euros.

Le conseil régional de Basse-Normandie et le conseil régional du Calvados, qui agissent en lien avec l’association Hippolia, soutiennent depuis de nombreuses années le champ de la recherche équine. Cette dernière dispose de piliers importants dans cette région, comme en témoignent les sites de Caen (laboratoire Frank Duncombe, université de Caen), de Dozulé (école vétérinaire d’Alfort, Cirale¹) et de Goustranville (Anses²).

La pertinence d’un partenariat public-privé

Notre confrère Pierre Lekeux préside la fondation Hippolia. Lors de son discours d’introduction, il a souligné les objectifs, communs aux différents acteurs, d’amélioration de la santé, du bien-être et de la performance des chevaux, et d’adaptation aux changements majeurs de la société, de l’industrie pharmaceutique, des centres de recherche, des universités et de la science. En effet, pour les universités, il s’agit d’accroître la recherche, le développement, l’éducation et les services cliniques. Le défi est, en outre, celui de l’innovation, de la valorisation et d’une approche transdisciplinaire. Pour l’industrie pharmaceutique, cette approche via une fondation qui associe domaines public et privé était déjà plébiscitée par Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale, en janvier dernier à l’occasion de ses vœux. Cette démarche offre une solution pour réduire les coûts en vue de développer de nouvelles molécules et de nouveaux outils. C’est aussi la possibilité d’externaliser une partie de la recherche et d’établir une collaboration, à la fois solide et souple, avec les universités et les praticiens.

Le modèle se veut donc gagnant-gagnant pour tous les acteurs d’une filière socioprofessionnelle.

• 1 Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines.

• 2 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.