1 vétonaute sur 4 ne fait jamais de pot au travail

Par manque de temps, d’envie, ou simplement parce qu’ils préfèrent trinquer ensemble ailleurs que sur leur lieu de travail ? En tout cas, 41 % des vétonautes qui ont répondu à notre sondage sur WK-Vet.fr déclarent ne jamais faire de pots au boulot entre collègues. Une tendance qui ne se vérifie pas au niveau national.

Une récente enquête réalisée par l’Ifop¹ révèle en effet que, qu’il s’agisse de pots à l’initiative de la direction, au sein des services ou entre collègues, 27 % des employés avouent partager un verre au bureau plusieurs fois dans le mois (ils n’étaient que 17 % en 2008) et 31 % le font 1 fois tous les 2 à 3 mois (+ 3 % par rapport à 2008). Seuls 7 % des sondés déclarent ne jamais participer à un pot sur leur lieu de travail.

En ces temps de crise, la retraite de Barbara, le départ vers de nouveaux horizons de Jean-Pascal, les 40 ans de Muriel, le pot de fin d’année organisé par le chef : tous les motifs sont bons pour déboucher une bouteille.

L’enquête révèle aussi que 61 % des pots dans le cadre professionnel proposent de l’alcool, selon les salariés sondés par l’Ifop. Le champagne, le vin, la bière, le cidre restent majoritaires (93 % des boissons alcoolisées), même si les alcools forts (whisky, vodka, etc.) sont en légère baisse, au profit des sodas ou autres jus de fruits.

Mais aujourd’hui, 67 % des patrons déclarent être vigilants sur la consommation d’alcool au sein de l’entreprise, alors qu’ils n’étaient que 42 % en 2008. Le sondage dévoile aussi que près d’un quart des salariés et un tiers des chefs d’entreprise ont déjà relevé des incidents liés à une consommation excessive d’alcool lors de ces pots. Aux yeux des dirigeants, leur occurrence a même augmenté depuis 2008. Du côté des salariés, parmi ceux qui ont constaté des incidents liés à une consommation excessive, près de 3 sur 10 citent des accidents de la route sur le trajet du retour au domicile.

Autre enseignement de l’enquête : 88 % des patrons interrogés en 2011 déclarent avoir désormais interdit l’alcool dans les locaux (versus 73 % en 2008). C’est peut-être plus prudent, en effet. Selon le Code du travail, la notion de pot au bureau n’existe pas. En revanche, il y est précisé (article L.232-2) « qu’il est interdit à toute personne d’introduire ou distribuer dans les établissements (…) pour être consommées par le personnel, toutes boissons alcooliques (…) autres que le vin, la bière, le cidre, le poiré, l’hydromel non additionnés d’alcool ». Le non-respect de cette disposition est sanctionné par l’article L.263-2 qui prévoit une amende de 3 750 € applicable autant de fois qu’il y a de salariés concernés dans l’entreprise.

Lorsqu’un employeur ou même un chef d’équipe laisse un salarié en état d’ébriété prendre le volant et que ce dernier provoque un accident de la route, son supérieur peut être accusé de non-assistance à personne en danger et risque jusqu’à 75 000 € d’amende et 5 ans de prison ferme (article 221-6 du Code pénal). Dans les cas particulièrement graves, il peut même être poursuivi pour homicide involontaire.

Notons que le contrôle de l’état alcoolique dans les établissements est à fixer par le règlement intérieur, d’après la loi du 8 décembre 1983.

• 1 Sondage réalisé du 29 novembre au 8 décembre 2001 par l’Ifop pour l’association PSRE (Promotion et suivi de la sécurité routière en entreprise), http://www.ifop.com/media/poll/1715-1-study_file.pdf