Bilans et perspectives intéressantes présentés lors des dernières JRP - La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17/02/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17/02/2012

Journées de la recherche porcine

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : NATHALIE DEVOS

Progrès en santé animale, nouvelles approches en gestion des maladies, diminution des dépenses du curatif sur 10 ans : les participants ont positivé aux dernières JRP !

Lors des dernières Journées de la recherche porcine1, 6 communications orales étaient dédiées à la santé animale stricto sensu. L’une d’entre elles, présentée par Vincent Auvigne (Ekipaj), s’est attachée à actualiser les données relatives à la prévalence de la rhinite atrophique en élevage de porcs en 2010, et à les comparer à celles de 1987. 4 037 nez ont été contrôlés dans différents abattoirs de l’ouest de la France, en utilisant la grille de notation de l’Ifip2 (note sur 20). 54 % des nez sont touchés (note supérieure ou égale à 1) et 14 % le sont fortement (note supérieure ou égale à 6). La note moyenne est meilleure qu’en 1987 (2,3 versus 4). Notre confrère a précisé que, dans cette étude, la vaccination est pratiquée dans la moitié des élevages environ.

Un arrêt de l’infectiosité du virus du SDRP au-delà de 42 jours postinfection

Olivier Rat-Aspert (UMR Oniris-Inra BioEpAR) a présenté une approche de gestion collective du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) par modélisation mathématique. Le modèle représente l’ensemble des cheptels d’un groupement de producteurs et prend en compte les mouvements d’animaux entre les troupeaux, ainsi que l’évolution dans le temps du statut épidémiologique de ces derniers. Il permet d’étudier, à la fois, la part imputable aux mouvements d’animaux dans la propagation du SDRP et l’intérêt de restreindre ceux-ci pour sa gestion. L’équipe de chercheurs a montré que les limitations de mouvements sont plus contraignantes lorsque la valeur de la prévalence avoisine 50 %. Suivant la prévalence observée, un arbitrage est à réaliser entre les restrictions de mouvements et les plans individuels de gestion du SDRP (biosécurité, vaccination, élimination des animaux infectés), ces derniers étant plus coûteux lorsque la prévalence est élevée.

Une autre étude relative au SDRP, effectuée à l’aide de porcelets EOPS3 et explicitée par Nicolas Rose (Anses), révèle que la distribution du potentiel infectieux du virus conduit à une durée moyenne d’infectiosité de 14,8 jours, un pic d’infectiosité à 9 jours post-infection (JPI) et un arrêt au-delà de 42 JPI. Ces résultats suggèrent une durée moyenne plus courte que celles obtenues par d’autres auteurs, qui décrivent une excrétion virale allant jusqu’à 56 JPI. Nicolas Rose a précisé que ces résultats sont valables pour la souche utilisée dans l’étude (de lignage européen) et que des différences importantes peuvent être attendues avec des souches de lignage nord-américain, par exemple.

Immunoscastration et mycotoxine également au menu

Caroline Leclerc (Inra Rennes) a, quant à elle, présenté une étude sur les effets de la castration et de l’immunocastration sur l’axe corticotrope et le système immunitaire des porcs. Les résultats mettent en évidence que l’immunocastration induit une augmentation des concentrations salivaires de cortisol 24 jours après la 1re injection vaccinale contre la GnRH. La castration chirurgicale semble aussi accroître l’activité surrénalienne. La castration chirurgicale inhiberait partiellement le fonctionnement thymique des porcs (diminution du nombre de lymphocytes totaux), alors que les effets de l’immunocastration sont moins clairs. Pour les chercheurs, les conséquences potentielles de ces modifications sur la santé globale des animaux sont à approfondir.

En outre, Philippe Pinton (Inra Toulouse) a exposé les résultats d’une étude sur les impacts du déoxynivalénol (DON, mycotoxine) et de ses dérivés acétylés, le 3-ADON et le 15-ADON, sur la paroi intestinale. Si les effets du DON sur l’intestin sont de mieux en mieux connus, ce n’est pas le cas de ceux de ses dérivés. Or les travaux de recherche de l’équipe multidisciplinaire révèlent que, malgré leur structure chimique proche, ces toxines présentent des toxicités différentes pour l’épithélium intestinal qui peuvent être classées par ordre croissant : 3-ADON ≤ DON < 15-ADON. Pour Philippe Pinton, ces résultats soulignent la nécessité d’évaluer la contamination des céréales par les formes acétylées du DON, en particulier par le 15-ADON.

Une étude, présentée par Isabelle Corrégé (Ifip), s’est intéressée à l’évolution des dépenses de santé nationales en élevage de porcs (vaccins, supplémentations par voie orale, antibiotiques et anti-inflammatoires injectables, produits de conduite d’élevage) sur 10 ans, à partir de la base de gestion technico-économique (GTE). Les résultats montrent qu’entre 1999 et 2009, chez les naisseurs-engraisseurs, les dépenses de santé totales (en euros par 100 kg de carcasses) diminuent en lien avec la baisse des supplémentations par voie orale, des antibiotiques et des anti-inflammatoires injectables. En parallèle, les dépenses de vaccins augmentent et les produits de conduite d’élevage restent stables. Chez les postsevreurs-engraisseurs, la baisse globale est également corrélée avec celle des antibiotiques et des anti-inflammatoires injectables. En revanche, la part des vaccins n’augmente pas dans cette catégorie.

  • 1 Les 7 et 8 février derniers à Paris

  • 2 Institut du porc.

  • 3 Exempts d’organisme pathogène spécifique.

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