Cryptosporidium et Giardia au menu du 4e congrès sur les protozoaires - La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17/02/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17/02/2012

Rencontre internationale

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Auteur(s) : KARIM ADJOU

Les vétérinaires, les médecins et les chercheurs spécialistes de la cryptosporidiose et de la giardiose se sont réunis du 30 janvier au 3 février à Wellington (Nouvelle-Zélande).

La rencontre a été lancée officiellement au musée Te Papa de Wellington par le Pr Alejandro Grinberg (voir photo). Ce dernier a rappelé la spécificité du congrès, qui permet à plusieurs experts dans différents domaines (vétérinaires, médecins, microbiologistes, informaticiens, spécialistes de l’eau, etc.) de se rencontrer, ce qui est extrêmement rare.

Le programme scientifique était dense : épidémiologie et risques zoonotiques, infections cliniques et subcliniques chez l’homme et les animaux, traitement et contrôle chez l’homme et l’animal, interaction hôte-parasite, biologie cellulaire des 2 parasites Giardia et Cryptosporidium dans l’eau et l’aliment.

Les points essentiels du congrès

→ 300 millions de personnes sont infectées par Giardia dans le monde.

→ 4 nouvelles espèces de Giardia ont récemment été isolées chez des poissons (d’aquarium en particulier). Leur étude et leur caractérisation sont en cours en Australie.

→ Cryptosporidium est présent chez plus de 150 espèces de mammifères, 30 d’oiseaux, 57 de reptiles, 9 de poissons et 2 d’amphibiens.

→ Depuis 2000, une augmentation considérable des cas de giardiose et de cryptosporidiose est notée aux États-Unis, en particulier chez les enfants. En majorité, ils sont dus à la consommation d’une eau de boisson contaminée. Les enfants sont surtout touchés en période estivale (piscines, lacs, etc.) et sont plutôt âgés de 1 à 4 ans. L’émergence d’un nouveau sous-type de Cryptosporidium hominis est également observée.

→ 5 espèces de cryptosporidies sont responsables de la majorité des cas de cryptosporidiose humaine : C. hominis, C. parvum, C. meleagridis, C. felis et C. canis.

→ Des études épidémiologiques récentes montrent que ce n’est pas C. parvum qui est majoritairement isolé chez les veaux en Norvège et en Chine, mais plutôt C. bovis (contrairement à la France et à d’autres pays).

→ Le diagnostic moléculaire est fondé sur la recherche de l’ADN de Cryptosporidium par amplification génique (PCR1). Cette technique est d’une grande sensibilité, mais n’est pratiquée à l’heure actuelle que dans les laboratoires de référence. L’amplification moléculaire permet, en outre, d’identifier les espèces et les sous-espèces du parasite via l’analyse de fragments de restriction ou par PCR spécifique.

→ À l’heure actuelle, aucune thérapie n’est pleinement efficace pour la cryptosporidiose chez l’homme, ni capable d’éliminer complètement le parasite. Plusieurs molécules présentent une efficacité partielle, mais insuffisamment démontrée par des études contrôlées. Seules la paromomycine et la nitazoxanide ont fait l’objet d’études cliniques approfondies.

→ Une équipe française du CHU de Rouen a communiqué des résultats encourageants d’essais thérapeutiques in vivo chez un modèle de gerbille infecté par voie orale par des cryptosporidies. Les 2 dérivés (RM4850 et RM4865) testés appartiennent à la famille des thiazolides et sont capables de réduire considérablement l’excrétion des oocystes (- 60 %). Ces composés apparaissent comme des candidats potentiels au développement d’une thérapie efficace chez l’homme.

→ La prévention de la cryptosporidiose est à la fois individuelle et collective, fondée sur l’hygiène alimentaire et individuelle, et la protection des ressources d’eau contre une contamination environnementale d’origine humaine et surtout animale.

  • 1 Polymerase chain reaction.

Une centaine de participants au rendez-vous

Cette réunion scientifique, créée en 2001, à Amsterdam a été organisée successivement à Mexico (Mexique, 2004) et à Orvieto (Italie, 2009). Elle s’est déroulée cette année en Nouvelle-Zélande. Elle était présidée par Alejandro Grinberg, enseignant-chercheur à l’institut vétérinaire de l’université de Massey à Wellington (Nouvelle-Zélande). L’objectif premier de cette réunion est de permettre à des participants de zones géographiques différentes d’échanger et de se connaître. Ainsi, plus de 100 congressistes sont venus d’Europe, d’Amérique (Canada, Mexique, États-Unis) et de Chine. Un soin particulier était apporté au choix des communicants. Parmi eux, les professeurs Lihua Xiao (spécialiste des cryptosporidies au Control of Diseases Center aux États-Unis), Rachel Chalmers (du centre de référence sur la cryptosporidiose au Royaume-Uni) et Una Ryan (école vétérinaire et des sciences biomédicales, université de Murdoch en Australie, spécialiste en biologie moléculaire des protozoaires).

Le prochain congrès sur Giardia et Cryptosporidium se déroulera, en principe, dans 3 ans en Norvège.

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